L'Algérie est entrée, hier lundi, de plain-pied dans l'ère spatiale, avec
la mise sur orbite de son second satellite d'observation de la Terre, Alsat2A.
«Le lancement d'Alsat 2A a été effectué aujourd'hui, et la mise sur orbite a
été un succès», nous a confirmé une source proche de l'agence spatiale
algérienne (ASAL). Interrogé par Le Quotidien d'Oran sur les conditions de
lancement de ce second satellite artificiel algérien, la même source n'a pas
donné plus de détails sur ce lancement qui a été réalisé grâce à une fusée
indienne.
Dans un communiqué, l'ASAL a
annoncé que «l'Algérie a procédé lundi avec succès au lancement du satellite à
haute résolution Alsat-2A depuis le site de Sriharikota, situé à Chennaï, au
sud de l'Inde». «Alsat-2A est un satellite algérien d'observation de la Terre à
haute résolution, avec une résolution spatiale de 2,5 m et s'inscrit dans le
cadre du programme spatial algérien à l'horizon 2020, adopté par le
gouvernement en 2006», ajoute le communiqué de l'ASAL.
Alsat2A, lancé à 9h23 heure
indienne locale (4h53 heure algérienne), a été mis sur orbite avec succès, et
est le deuxième a être mis en orbite après Alsat-1, lancé le 28 novembre 2002.
Selon le directeur du centre de recherche spatiale indien de l'ISRO, S. Satish,
un lanceur indien a mis sur orbite lundi cinq satellites. Parmi les cinq
satellites lancés, figurent un satellite avancé de détection à distance
Cartosat-2B ainsi que le satellite algérien Alsat 2A. Trois autres dispositifs
expérimentaux indien, canadien et suisse ont aussi été lancés.
«Les satellites ont tous été
lancés du site de Sriharikota, à environ 80 km au nord-est de Chennai (sud),
dans des conditions météorologiques parfaites», a précisé à l'AFP le directeur
de l'ISRO.
Ce second satellite algérien
renforce la «présence de l'Algérie dans l'espace», avait annoncé le directeur
de l'Agence spatiale algérienne (ASAL), M. Azzeddine Oussedik, au mois de
décembre lors de la présentation du projet.
Selon des sources proches de
l'agence spatiale algérienne, Alsat 2A est un satellite d'observation de la
Terre à haute résolution qui sera suivi du lancement de Alsat-2B, ainsi que
d'un satellite d'observation de la Terre à moyenne résolution, Alsat-1B,
assurant la continuité de la mission d'Alsat-1. A moyen et long termes, le
programme spatial algérien à l'horizon 2020 vise à mettre en oeuvre d'autres
systèmes spatiaux pour répondre aux besoins de couverture de l'ensemble des
secteurs nécessitant l'utilisation et l'exploitation des images satellites.
Dans son programme de recherches scientifiques et de développement de son
programme spatial, l'Algérie a initié depuis 2006, quatre années après le
lancement à partir de la base spatiale russe de Plesetsk de son premier
satellite, Alsat-1 (23 novembre 2002), un vaste programme de développement de
la recherche spatiale, la formation d'ingénieurs nationaux et la construction
de satellites d'observation. Ce programme, doté d'une enveloppe financière de
plus de 82 milliards de dinars, couvre la période 2006-2020. Ce programme
prévoit la conception et la réalisation de systèmes spatiaux d'observation de
la Terre à différentes résolutions spatiales et spectrales et un système
spatial de télécommunications Alcomsat-1.
Pour son programme spatial,
l'ASAL a formé une trentaine d'ingénieurs dans les centres de recherche
spatiale en France et dans certains pays européens, pour notamment assurer le
développement, le suivi du programme national, et surtout pour préparer
l'après-Alsat-1. Pour autant, le lancement d'Alsat 2A a enregistré un retard de
deux ans, car il devait être lancé fin 2008 et suivi fin 2009 par Alsat 2B, le
satellite 100% algérien est actuellement en cours de construction près d'Oran,
à Bir El Djir, par une équipe d'ingénieurs algériens formés par le groupe EADS
Astrium à Toulouse. Tout le programme Alsat-2 (A et B) comprend également la
mise en Å“uvre de deux segments au sol de contrôle et d'un terminal image
permettant l'exploitation et le pilotage des satellites depuis le territoire
algérien. Enfin, le satellite Alsat 2A a été assuré par l'ASAL auprès de la
CAAT (Compagnie algérienne des assurances des transports) pour près de 469,6
millions de dinars pour une durée de six mois. Quant aux applications de ce
satellite, elles sont destinées à la télédétection, la recherche spatiale,
l'observation et la gestion des ressources naturelles, la surveillance des
catastrophes naturelles, l'étude et les potentialités hydriques du pays.
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Posté Le : 13/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com