Algérie

Escroquerie bien «huilée», une femme écrouée



Une femme a été écrouée hier pour escroquerie et usurpation de fonction. Déférée devant le parquet d'Oran, cette femme, qui était activement recherchée pour son implication dans une affaire d'arnaque, a été placée sous mandat de dépôt, son conseil n'ayant pas pu faire valoir son « état de grossesse de six mois» afin d'obtenir sa remise en liberté provisoire. C'est que, d'une part, les faits dont cette femme est accusée sont « graves» et que, d'autre part, le fait qu'elle n'ait pas obtempéré à l'ordre de se rendre à la justice l'a placée en mauvaise posture pour prétendre à une levée d'écrou, révèle une source proche du dossier. La trame de cette histoire, une escroquerie, conjuguant connaissances à l'ambassade (d'un pays africain à Alger) et contact via webcam avec une (pseudo) businesswoman et experte-économiste, pour soutirer de l'argent à un (vrai) homme d'affaires. L'affaire a éclaté en fin d'année écoulée avec le dépôt de plainte, à Oran, pour escroquerie par la victime, un homme d'affaires algérien, opérateur en agroalimentaire. Au bout d'une aventure d'affaires dans laquelle il s'est engagé sur proposition de trois ressortissants africains en Algérie, ce dernier découvrira, à ses dépens, que ceux-ci n'étaient que des arnaqueurs et que le projet qu'ils lui avaient présenté n'était qu'une petite supercherie qui lui a coûté quand même plusieurs centaines de millions. Selon les propos consignés dans la déposition du plaignant, les trois Africains en question lui ont fait l'offre de construction d'un projet d'une grande huilerie en Oranie en partenariat avec des investisseurs américains et nigérians. Toute l'usine devait être remise clé en main, grâce à la technologie et au savoir-faire des Américains, au partenaire algérien qui était pressenti pour en être le futur patron. L'offre alléchante était si bien «huilée» que le futur patron de la fabrique utopique a marché. Et il a commencé à fournir sans demander des comptes. Tantôt il était question de faire un virement pour l'acheminement du matériel de l'usine, tantôt pour le dédouanement... La victime versait à ses agents d'affaires africains sans se poser trop de questions. Les mis en cause sont allés jusqu'à lui présenter une fausse employée à l'ambassade d'un pays africain à Alger. La victime avait d'autant moins de raisons de douter qu'un rendez-vous « de travail» avait été organisé dans les locaux mêmes de cette ambassade. Restait le volet « américain» de la chose. Facile, la victime pouvait, quand il voulait, discuter sur les grandes lignes de la transaction ou régler des détails d'ordre exécutif avec ses associés américains et ce par téléphone ou par internet. L'exploration du téléphone mobile de la victime a montré que ses interlocuteurs appelaient bel et bien des Etats-Unis.

Il reste à noter que les trois Africains mis en cause ont été, pour leur part, arrêtés, jugés dernièrement et condamnés à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel d'Oran.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)