Algérie

Escapade de Tamanrasset à Tazrouk



Escapade de Tamanrasset à Tazrouk
La roche volcanique formant des montagnes sculptées par les vents, les multiples oueds qui traversent ce vaste désert et le modifient et la verdure éparpillée sur cette océan rocailleux font la particularité de cette wilaya qui cache jalousement ses nombreux secrets. Et dans cette immensité, à première vue inhospitalière, des hommes ont trouvé la force de cultiver la terre. Si le centre-ville commence à avoir les mêmes caractéristiques de toutes les villes du Nord et à leur ressembler dans leur allure, leurs bruits et leurs habitudes assimilés à la modernité, les villages lointains gardent encore le cachet d'une vie rurale mais surtout simple et paisible. Le temps est légèrement couvert en cette mi-août. On attendait désespérément l'arrivée de la pluie qui se fait désirer depuis quelque temps. Pas de grands changements au niveau des villes d'Outoul et de Tit. Les cafés maures qui accueillent les passagers et les routiers sont toujours ouverts. Les vendeurs ambulants qui proposent cigarettes, raisins, et autre grosse pastèque d'In Amguel et du thé n'ont pas quitté cet endroit où la fréquentation ne baisse presque jamais. Le chantier du dédoublement de la Route nationale n°1 a avancé depuis son lancement. Les travaux s'achèvent ; il ne reste que la connexion avec les autres localités. Les nombreux oueds qui longent la route récemment goudronnée entre Tamanrasset et Tazrouk semblent s'ignorer même s'ils coulent tous grâce à des pluies en provenance de l'Askrem ou de l'Attakor. Les petits villages agricoles se trouvant sur ce long chemin n'ont pas perdu leur vocation. Les quelques maisons bâties avec du parpaing local rouge ou gris n'ont pas de la hauteur pour cacher les verdures servant de beau décor qui s'ajoute au calme parlant de la région. Les troupeaux de chèvres blanches et noires et des chameaux traînent quelque part dans ce désert sans perdre les repères. Tilek est le premier village rural, partagé entre Tamanrasset et Abalessa, qui voit pousser et se développer une bonne activité agricole. Les oueds, encore secs, de Takchouli, d'Ahanssa, de Tourgue se succèdent avant de se déverser dans Indeledj et Zerzour très réputés pour leur puissance. Aucune trace de pluie n'est visible sur ce tronçon où la chaleur sévit encore malgré quelques passages nuageux. De vastes champs de zaâtar (thym) sont visibles sur plusieurs hectares donnant l'air d'avoir été soigneusement cultivés. Des pierres volcaniques parsèment le parcours comme des plantes rouges sans fruit ni feuille. Des montagnes de pierres, parfois ensablées, parfois libres, accentuent la magie du décor. Ça cultive la curiosité. C'est le nord du Hoggar, contourné à plusieurs dizaines de kilomètres. On entame la route de Tazrouk, qui monte. La chaleur disparaît petit à petit laissant place à un air frais et pur.La fraîcheur de TazroukArrivée à la limite entre les daïras de Tamanrasset et Tazrouk. Le changement du climat et de la topographie est vite ressenti. Ici, les eaux de pluie ont déjà réussi à former plusieurs flaques sur le long du oued. De bon augure : ici, les villages sont réputés pour leur vocation agricole et en plus ils sont devenus accessibles. Car, auparavant, le passage des engins et des voitures était très difficile en cette saison de crues souvent violentes qui font déborder les nombreux oueds de la région. Les accidents étaient fréquents. La réalisation de cette route, depuis un peu plus de deux ans, a rendu un immense service aux passagers qui craignent moins cette traversée. Les grosses pierres blanches et marron qui servaient jadis de brise-lame dans les ports occupent une bonne partie de ce tronçon. Autre particularité de cette route de 300 km : une bonne partie des cafés sous forme de « Zriba » qui se propageaient sur ce long tronçon a disparu. Avant la réalisation de cette route, ces espaces servaient d'aire de repos aux nombreux passagers épuisés par la piste. Hirafok pointe à l'horizon. C'est le premier petit village de la daïra de Tazrouk. Des palmiers, des jardins, des fermes agricoles, des habitations modestes sont les principales compositions de ce petit bijou. Ce village a également les équipements et les infrastructures qui permettent à la population de se stabiliser et de vivre aisément. Les enfants vont à l'école. Ils ont une maison de jeunes et un stade communal. Situé juste en dessous de l'Askrem, l'oued de Hirafok est alimenté directement de ce plus haut sommet du Hoggar. Un peu plus loin, les visiteurs de la commune d'Idless (5.000 habitants) sont vite captés par le pont géant en construction qui, une fois achevé, va permettre aux automobilistes de traverser l'oued en toute tranquillité. En attendant, les habitants regardent vers le ciel. « Il a plu il y a deux jours, mais ça n'a pas été intense. Ce n'est pas encore suffisant pour remplir nos puits et irriguer notre agriculture », nous a affirmé un habitant d'Idless.Route aux virages dangereuxOn est à 70 km de Tazrouk. La route qui sépare ces deux localités est particulièrement dangereuse. De nombreux virages sont indiqués par une signalisation répétitive et insistante. Et pour cause, l'air pur et les vastes monts de ce tronçon ont la capacité de détourner les regards de tous les passagers, fascinés par ces paysages féeriques d'où surgit, parfois, un nonchalant troupeau de dromadaires. Plus en avance vers Tazrouk, plus l'eau coule intensément offrant la possibilité à de nombreuses familles de s'arrêter pour se reposer et partager un repas en toute quiétude sur une verdure en voie de composition s'annonçant encore prometteuse pour la prochaine saison. Les fines gouttes de pluie qui commencent à tomber en ce début d'après-midi, éclipsant un soleil qui a régné en maître toute la matinée, ne dérangent pas ces familles, venues de plusieurs wilayas du pays et même de l'étranger. Impossible d'entrer à Tazrouk sans passer par Tiberbert (7 km). Un village occupé intégralement par les « Sakmarens », des Touareg du Hoggar qui ont le pouvoir de désigner et de mettre la couronne sur la tête de leur chef. Des hommes libres, pieux, qui vivent au milieu d'une belle verdure. Ils ont l'esprit sain, la vie simple, même si elle est souvent très dure. Sur cette route, on peut observer des Touareg nomades accompagnés de leurs chameaux. Ils sont venus de très loin pour partager le moment de la Ziara de Tazrouk dont la réputation a dépassé les frontières de cette wilaya. La route goudronnée sur plus de 300 km s'arrête à l'entrée de Tiberbert (1.000 habitants) qui accueille les visiteurs par de grosses canalisations noires mises par terre. Un autre chantier.




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