Algérie

Escalade de violence au Gabon


Escalade de violence au Gabon
Le corps se trouvant encore à l'hôpital est celui de Thierry Mombo, un élève de 18 ans. Touché par balle à la poitrine vendredi soir, alors qu'il était « sorti téléphoner dans la rue ». L'autre mort est Mbadinga Boulingui, 33 ans. Selon son frère, il a reçu une balle dans la tête jeudi vers 16h (15H00 GMT) au quartier de La Balise alors qu'il tentait de rentrer chez lui. Les émeutes déclenchées par les adversaires de Bongo, officiellement déclaré vainqueurs de la présidentielle, ne décolèrent pas. La nuit de vendredi à samedi a été particulièrement violente dans la ville de Port-Gentil, capitale économique du Gabon qui abrite les sièges des principales compagnies pétrolières et où le consulat général de France à été incendié. Des habitants de la ville ont entendu des tirs pendant une grande partie de la nuit. Le foyer Roger Buttin, un centre sportif et social de Total au sud de Port-Gentil, a ainsi été ravagé par les flammes. Un couvre-feu de 20h à 6h locales est décrété à Port-Gentil « jusqu'à nouvel ordre », précisent les autorités. A Libreville, c'est le match qualificatif pour la Coupe du monde et Coupe d'Afrique entre le Gabon et le Cameroun qui suscitait, hier, les craintes de tous les Gabonais tant 20 000 personnes au moins devaient se retrouver au stade. Beaucoup pensaient hier que le résultat du match pourrait être déterminant sur les suites des événements au Gabon. Si l'équipe nationale gagne, l'euphorie des jeunes pourrait reléguer au second plan la protesta contre la victoire de Bongo à Libreville et Port-Gentil. « Le match est maintenu », a déclaré le ministre de l'Intérieur et de la Défense, Jean-François Ndongou qui a pris « toutes les dispositions pour assurer la sécurité de ce match ». « Pour ceux qui oseront remettre en cause la sécurité de ce match, la loi s'appliquera dans toute sa rigueur », a-t-il prévenu. La mairie de Libreville a pris des mesures exceptionnelles en n'autorisant pas l'ouverture des marchés et débits de boissons dans plusieurs quartiers, dont certains très populaires, autour du stade hier.Match à hauts risquesCette tension omniprésente aux quatre coins du Gabon a poussé les personnels de quelques entreprises françaises à se faire plus discrets, le temps que la tempête passe. Total a ainsi organisé un « repli temporaire » de ses salariés basés à Port-Gentil, dans l'ouest du Gabon, théâtre d'incidents violents vers la capitale Libreville, a indiqué une porte-parole du groupe pétrolier français. « Nous avons effectué un repli temporaire de Port-Gentil à Libreville où nous considérons qu'aujourd'hui nous sommes en mesure de proposer de meilleures conditions de sécurité à nos salariés et leur familles », a déclaré à l'AFP la porte-parole de l'entreprise. « Globalement l'ensemble de nos salariés avec leurs familles ont été temporairement repliés à Libreville. » Signe de ce sentiment d'un sécurité de la France et des Français, Bernard Kouchner précisait jeudi qu'un dispositif d'évacuation des ressortissants français était « prêt si besoin est ». Et à se fier aux déclarations des candidats de l'opposition, la pilule Ali Bongo aura du mal à passer sans fracas. Même avec le soutien de la France.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)