ES Sétif: La qualification ou la crise

C'est avec nostalgie que les anciens de l'ESS se souviennent de l'Entente, celle dont on disait «qu'elle avait le second souffle», allusion à ses nombreuses victoires en seconde mi-temps. L'ESS a remporté haut la main le titre de championne d'Afrique haut la main en 1988 et en 2014, grâce à un jeu collectif de belle facture, face à de grosses pointures du continent. Que reste-t-il de cette belle machine du football ' Peu de chose en vérité, puisque l'ESS a été sortie des compétitions internationales logiquement, s'avérant inférieure à ses adversaires. En championnat, le titre se joue entre l'USMA, la JSK, le PAC et le CSC, sans écarter un éventuel retour du MCA et de la JSS s'ils parviennent à remporter leurs matches retard. Actuellement, l'ESS pointe au septième rang, à 15 points du leader, l'USMA. Les fans se sont alors dit que leur équipe préférée allait briller en coupe, comme c'est de tradition depuis des décennies. Hélas, ceux qui ont suivi le dernier match de l'ESS à Annaba ont été très déçus. D'abord, par la défaite infligée par l'USMAn, une équipe classée neuvième en Ligue 2 et dont l'attaque n'est pas un modèle d'efficacité, loin de là. En effet, ce compartiment n'a inscrit que 15 buts en 22 rencontres, la moyenne étant facile à calculer. Et c'est face à ce secteur au rendement très moyen que la défense de l'ESS a encaissé deux buts. Ensuite, par le jeu développé, loin de toutes les espérances lorsqu'on prend en considération le niveau des joueurs. Et pourtant, au cours de la phase aller du championnat, l'Entente a eu un parcours assez honorable. Ce n'est plus le cas, et cela inquiète beaucoup ses supporters. Lors de la manche retour de la coupe d'Algérie prévue demain, les Sétifiens pourront-ils renverser la valeur et arracher le billet de la qualification ' Rien n'est moins sûr si l'on se réfère au match livré à Annaba. Ceux qui ont suivi ce match ont été surpris par l'indigence du jeu de l'Entente, ce dont ont tiré profit les Annabis, pourtant hiérarchiquement inférieurs mais beaucoup plus volontaires et naturellement motivés comme il sied à une équipe désirant réaliser un exploit. En fait, la régression de l'ESS ne date pas d'hier, et n'est que le résultat d'une inconstance chronique aux secteurs essentiels, c'est-à-dire l'effectif et la barre technique. Ses meilleures performances, l'Entente les a obtenues lorsque l'effectif a bénéficié de la stabilisation et quand Madoui est resté aux commandes durant plusieurs saisons. Bien que l'actuel responsable Naghiz est un technicien à l'expérience avérée, l'équipe est en train de régresser de façon continue. A titre d'exemple, il a été reproché à cet entraîneur de n'avoir pas aligné les joueurs les plus aptes pour ce derby, ainsi que son coaching a laissé à désirer. Tout récemment, nous avions consacré un article à Djabou, en soulignant le rôle essentiel qu'il joue au sein de son équipe. Face à l'USMAn et après sa sortie sur blessure au bout d'une vingtaine de minutes, c'est une équipe sans âme qui a été battue par des adversaires, ravis de cette aubaine. Il en résulte que, lorsqu'une équipe dépend à ce point d'une individualité, elle ne peut rien espérer de positif. La seule circonstance atténuante est l'absence du gardien Zeghba que son remplaçant Boultif n'a pas su faire oublier. A cette allure, l'ESS risque de perdre le dernier challenge qui lui reste, la coupe d'Algérie, malgré le désir de revanche affiché ces derniers jours tant par les joueurs que par l'entraineur Neghiz. A la base de cet optimisme, il y a cette faculté de l'équipe à tirer son épingle du jeu à domicile, alors qu'elle reste très fragile hors de ses bases. Quoi qu'il en soit, en cas d'élimination face à l'USMAn, il y a fort à parier que la crise va s'installer durablement, fragilisant le club et, par voie de conséquence, son administration présidée par Hassan Hamar.