Es-Sénia

Le risque d'effondrement menace toujours les 28 familles habitant «El Haouche», un immeuble vétuste, sis 28 rue Mohamed Khemisti, en plein centre d'Es-Sénia. Jeudi matin, les habitants de cet immeuble, qui se trouve à deux mètres des rails du tramway, ont bloqué la route pour protester et attirer l'attention sur leur cas.Les rames ne pouvaient pas continuer leur desserte jusqu'au terminus et le trafic a été perturbé tout le week-end. Ces protestataires ont réclamé l'intervention des autorités locales pour les «sauver du danger d'effondrement». Ils souhaitent ainsi bénéficier de l'actuelle opération de relogement concernant le programme de Résorption de l'habitat précaire (RHP). «Nous avons eu plusieurs effondrements et les services techniques de la wilaya ont constaté l'état de dégradation avancée de l'immeuble.Tous les plafonds risquent de s'écrouler sur nos têtes et rien n'est fait pour nous sauver», déclare Z. Ahmed, un père de famille de 38 ans, qui vient d'être blessé suite à l'effondrement du plafond de sa chambre. M. Ahmed nous a montré des attestations prouvant l'intervention des services de la Protection civile, dont un document constatant les dégâts, les blessures d'Ahmed. Les concernés ne savent plus à quel saint se vouer et soulignent l'ampleur de la menace.Sur place, il est facile de constater les dégâts : des murs complètement effrités, des plafonds lézardés et des poutres métalliques réduites en poussière. La famille d'Ahmed, la mère et ses fils mariés, s'est réfugiée dans un café désaffecté. «Je ne pouvais pas les laisser construire une tente de fortune dans la rue, c'est l'hiver et c'est inhumain. Alors je leur laisse mon café pour qu'ils y vivent en attendant une solution meilleure», nous dit Mohammed, propriétaire du café.D'autres locataires ont pu trouver refuge chez un membre de la famille, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. «Nous ne savons plus quoi faire, mais le pire est à craindre», dit Mohammed, un autre habitant de l'immeuble qui appréhende l'arrivée de la pluie, ce qui précipitera le danger. «Nous lançons un appel aux autorités pour qu'elles dépêchent une équipe sur place pour constater les dégâts et établir un rapport pour une solution rapide avant que le pire n'arrive», déclare Ahmed.