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Erythrée
Malgré la répression de toute dissidence, des Erythréens s'élèvent contre le régime autoritaire du président Afewerki. Une résistance qui a du mal à se faire entendre.Ils sont 3000 à 4000 à fuir le pays chaque mois, selon l'ONU. Une fuite qui les mène droit dans un réseau de trafic humain international, au Soudan voisin et dans le désert du Sinaï, dans les prisons libyennes, dans les camps en Israël, et, depuis qu'Israël a construit un mur de 230 km sur sa frontière avec l'Egypte, sur les bateaux qui s'échouent sur les rivages européens de Lampedusa. Les récits sur les tortures subies en chemin sont abominables.Mais les habitants de ce petit pays d'Afrique de l'Est continuent de franchir les frontières. L'Erythrée est l'un des dix pays les plus pauvres au monde et le régime du président Issayas Afewerki, au pouvoir depuis 1993, est considéré comme l'un des plus répressifs. L'un des principaux problèmes est le service militaire : tout homme de 17 ans doit s'y soumettre, sans savoir combien de temps il restera sous les drapeaux.Les dissidents sont emprisonnés et leurs familles laissées sans nouvelles. Une cinquantaine de journalistes avaient été arrêtés en 2009. Six d'entre eux ont été libérés à la fin du mois de janvier. Depuis 2011, le contexte économique s'aggrave. Et de l'intérieur, une résistance s'organise.DésobéissanceDiscrète, elle prend la forme de désobéissance civile et est relayée par la diaspora, très importante puisque près de un Erythréen sur cinq vit à l'extérieur du pays. Des hommes par exemple ont refusé de se présenter dans les casernes pour le service militaire. Mais après plusieurs semaines, les forces spéciales ont lancé des raids dans la capitale Asmara à la recherche des «insoumis». «La société civile n'a aucune chance d'obtenir quoi que ce soit, estime cependant Mahmoud, journaliste.Il n'y a pas de place pour la liberté de la presse, la liberté d'expression, les partis politiques ou les organisations des droits de l'homme. Le Président est bien trop fort, il contrôle l'armée, les forces de police et les renseignements.» Environ 200 militaires avaient tenté un coup d'Etat en janvier 2013, sans résultat. Dans une interview télévisée l'été dernier, Issayas Afewerki avait promis des réformes politiques et une nouvelle Constitution. Une promesse déjà faite en 1997 et en 2011.Mais quelques semaines plus tard, treize enfants sont abattus alors qu'ils tentaient de traverser la frontière, selon des militants. La communauté internationale s'inquiète bien de l'arrivée de plus de 46 000 migrants érythréens sur les côtes européennes en 2014, mais les pays occidentaux ne s'alarment pas des violations des droits humains. Une mission danoise a récemment affirmé que les déserteurs et les migrants pourraient rentrer dans leur pays, ce qui a provoqué la colère des associations.




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