Algérie

Erreurs médicales 500 plaintes déposées contre des médecins en trois ans



De plus en plus de patients, victimes d'erreurs médicales, n'hésitent plus à porter plainte contre les médecins. Les chiffres avancés régulièrement par les spécialistes sont révélateurs de l'ampleur que prend le phénomène. Les derniers chiffres en date ont été communiqués, jeudi, par le président du Conseil de l'ordre des médecins, le Dr Bekkat Berkani. « Près de 500 plaintes au niveau national ont été déposées par des patients contre des médecins durant les trois dernières années ». C'est ce qu'a annoncé jeudi le Dr Bekkat lors des travaux de la Journée d'études sur l'éthique et la déontologie médicales organisée à Ghardaïa. Le même responsable a indiqué, qu'il appartenait au conseil de l'ordre d'étudier ces plaintes conformément aux dispositions de la loi en vigueur. M. Bekkat a tenu à préciser à l'occasion que le conseil de l'ordre est complémentaire à la justice dans son travail consistant à déterminer les erreurs médicales et à faire éclater la vérité. Initiée par le Conseil régional de l'ordre des médecins de Ghardaïa en collaboration avec la wilaya, cette rencontre vise, selon le président du conseil à sensibiliser les praticiens à la pratique d'une médecine moderne et être conscients de leur responsabilité médicale en respectant le code de déontologie. Précisant que l'exercice de la médecine n'est pas aisé, le Dr Bekkat a indiqué qu'il est du devoir du praticien d'appliquer les actes codifiés par la science, et de les parfaire par une formation continue pour éviter les erreurs médicales. De son côté, le Dr Mostefa Gaceb, président du Conseil régional de l'ordre des médecins de Ghardaïa, a indiqué que cette rencontre régionale permettra aux médecins et praticiens participants de s'imprégner de l'arsenal juridique existant en matière de la responsabilité et de connaître les droits et devoirs du praticien de la médecine. Plusieurs communications animées par des spécialistes et professeurs en médecine et en droit ainsi que des magistrats sur les thèmes de l'histoire de la responsabilité médicale, le secret médical, les aspects médico-légaux des infections liées aux soins, la relation médecin-justice, l'expertise médicale au pénal et les certificats médicaux ainsi que la responsabilité médicale en coeliochirurgie ont été inscrits à l'ordre du jour de cette rencontre scientifique. Le Docteur Bekkat s'était déjà exprimé sur le dossier inhérent aux plaintes déposées contre des médecins, à l'occasion du forum d'El Moudjahid qui avait précédé la tenue du forum Euro-méditeraneen sur les conseils de l'ordre des médecins, tenu le 1er et 2 novembre dernier. Lors de ce forum, M. Bekkat avait plaidé pour une dépénalisation de l'erreur médicale. « Je tiens à préciser à ce sujet, qu'il ne faut pas confondre l'impunité et la dépénalisation », dira le docteur qui indiquera en passant qu'il était préférable pour les victimes d'erreurs médicales, de saisir le Conseil de l'ordre des médecins, qui est habilité à établir l'expertise médicale qui permettra de déterminer la responsabilité médicale et partant, décider de l'ouverture d'une enquête et porter l'affaire devant la justice. Le président du Conseil de l'ordre des médecins avait signalé le 21 novembre dernier, lors de son passage sur les ondes de la chaîne III, que les citoyens victimes de fautes médicales, préfèrent plutôt s'en remettre à la justice qui peut leur accorder des dédommagements, ou condamner les médecins fautifs à des peines de prison. « Le conseil de l'ordre pour sa part ne peut qu'adresser des avertissements, ou au pire des cas, prononcer une interdiction d'exercer provisoire ou définitive », avait souligné le Dr Bekkat. Rappelant que le médecin « même s'il se trompe, n'est pas un délinquant », M. Bekkat a estimé que l'ordre qu'il préside doit être associé au traitement des plaintes déposées au niveau de la justice, conformément aux dispositions de la loi 90/17, qui stipule que vu la complexité de l'acte médical, la justice peut demander l'avis du Conseil de l'ordre. Le 13 décembre dernier, à l'occasion de la tenue de la Journée de déontologie médicale initiée par le Conseil de l'ordre des médecin de Tlemcen, M. Bekkat avait indiqué que « la médecine n'est pas une science exacte », mais l'évolution des idées a érigé les médecins en « contractuels » d'où, l'obligation de moyens exigés par les patients. « Le médecin doit informer le malade, surtout lorsqu'il y a un risque », a-t-il signalé. Lors de cette même rencontre le Pr Slami Mohamed a estimé pour sa part qu'« un pacte de confidentialité et de confiance mutuelle» doit unir le médecin et son malade autour de la notion être utile et ne pas nuire à son intégrité ». Le président du tribunal de Ghazaouet, M. Latrèche, s'est penché de son côté sur la responsabilité civile et pénale du médecin dans l'exercice de ses fonctions, précisant qu'il s'agissait d'une « responsabilité contractuelle ». L'exception étant la responsabilité dans les hôpitaux où le médecin « présente un service ».


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