Algérie

Errements du législatif



Des flottements sur le plan législatif ont accentué, ces dernières années, l'aversion au risque dans le secteur des hydrocarbures. Ce contre quoi, ce dernier doit se protéger. Mourad Preure, expert pétrolier international, exprime son point de vue sur cette réglementation changeante, mettant en avant l'importance de la stabilité juridique. Il souligne : "Nous avons dangereusement joué avec la législation pétrolière vingt années durant, chose absolument honnie par l'industrie pétrolière"."Nous avions, poursuit-il, durant vingt ans une loi, la loi 86/14, dont le c?ur est le contrat de partage production". "Cette loi", ajoute-t-il, "attractive pour les compagnies internationales ainsi que notre domaine minier prospectif, ont permis le développement du partenariat avec pour résultat une expansion de notre industrie pétro-gazière". "En une année, 2005-2006", rappelle-t-il, "nous avons changé deux fois de lois, puis à nouveau en 2013".
Preure affirme que "ces changements représentent un recul au plan de la souveraineté puisqu'on a réintroduit indirectement le système des concessions banni en 1971". Et de souligner que "ces changements ont brouillé l'image de notre pays et fait fuir les compagnies internationales, cela alors que l'investissement dans l'exploration production connaissait un pic historique, atteignant 721 milliards de dollars en 2013".
"Aujourd'hui", fait t-il observer, "nous revenons au contrat de partage production, mais dans un contexte où les investissements, du fait de la crise, ont reculé de 1 000 milliards de dollars depuis 2014". L'expert relève que : "Quelle que soit l'attractivité de notre domaine minier, ces changements s'opèrent, alors que l'investissement est en repli et la concurrence entre pays producteurs très intense".
"Là encore, le renforcement de Sonatrach, technologique et managérial, est la clé, autant pour trouver de nouvelles réserves, que pour attirer des partenaires de référence et jouer, à leurs côtés un rôle actif dans le développement pétro-gazier national", dit-il. "Là est la voie à suivre", recommande-t-il. Et d'expliquer : "Renforcer Sonatrach, créer les conditions pour qu'elle élargisse sa base de réserves en Algérie et en international.
La soutenir pour qu'elle s'intègre dans l'aval gazier et la génération électrique en Europe, accéder au client final et aux marges aval, les plus rémunératrices, pour équilibrer ses risques en amont de la chaîne et mieux rémunérer ses activités." Pour cela, estime-t-il, "Sonatrach doit être soutenue fortement par l'Etat, et, à l'instar des compagnies chinoises, asiatiques? mais aussi américaines, être intégrée dans la chaine diplomatique et bénéficier de son soutien".

Y. S.


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