En foulant la
pelouse du stade Sanchez-Pizjuan, les joueurs du FC Barcelone
et du FC Séville portaient des T-shirts où figuraient des messages de soutien
au joueur Eric Abidal, qui doit subir une greffe du foie dans les prochaines
semaines. Au stade Geoffroy Guichard, l'attaquant de l'OL Ghomis, après avoir
inscrit un but contre St-Etienne, a eu la même idée. Même
l'entraîneur du Real Madrid, José Mourinho, pourtant adversaire acharné du
Barça, a tenu à exprimer son soutien à Abidal: « Il s'agit des cas de figure où
il n'y a pas de différence entre clubs. Si nous pouvons lui manifester d'une
quelconque façon notre soutien publiquement, nos joueurs le feront. S'il peut
rejouer au plus haut niveau, nous serons tous enchantés et nous l'applaudirons,
mais l'important est qu'il ait une vie longue et heureuse ».
Quant à l'entraîneur du FC
Barcelone, Pep Guardiola, il a dit textuellement : « Abidal est un joueur
unique et irremplaçable. Il est unique. Que le groupe soit plus ou moins fort, ce
n'est pas l'important. Il nous a beaucoup manqué
l'année dernière et cette année aussi, mais c'est la vie. Il s'en sortira et je
suis sûr qu'il reviendra. Lorsque j'ai appris la nouvelle, je lui ai dit
que lui-même décidera quand jouer ou pas, en ajoutant qu'il sera toujours dans
les 11 ». Tous ces messages sincères prouvent, qu'en dépit de sa féroce
professionnalisation et sa quête effrénée de résultats, le sport a conservé sa
part d'humanisme. D'ailleurs, à travers l'histoire de la haute compétition,
les exemples foisonnent. Cela veut dire que la famille sportive,
séparée en associations et clubs rivaux, se solidarise lorsque l'un des leur
est touché. Elle se regroupe et fait front contre « l'intrus », qui peut
prendre la forme d'un
drame, d'un accident ou, comme c'est dans le cas d'Abidal, d'une maladie.
Justement, lorsque cette
tumeur est apparue, Abidal s'est soumis à une opération qui s'est déroulée le 17
mars 2011. Il est revenu en un temps record, parvenant à participer à la finale contre
Manchester United. Grâce à la
touchante « complicité » des deux cadres du vestiaire, Pujol
et Xavi, Abidal a soulevé, le premier, le prestigieux trophée. Cette image a
fait le tour du monde et restera inoubliable pour l'intéressé. On était
convaincu que la science et
le sport avaient remporté le dur combat contre la maladie. C'était la face visible car, par
un tacite accord entre le joueur et son club, peu d'informations avaient filtré
sur son traitement et sa vie de tous les jours. Il s'avère malheureusement
qu'il y a récidive et que le foie malade d'Abidal ne peut plus assurer ses
fonctions. Le joueur international doit être « transplanté », c'est-à-dire
recevoir un autre foie, pour continuer à vivre. Car, pour rejouer au football, rien
n'est moins sûr, selon des sources scientifiques dignes de… foi. Selon le
professeur espagnol Rafael Matehanz, « Abidal pourra faire du sport, mais pas
le football, où les contacts doivent être évités après une greffe de ce genre, car
il y aurait des impacts traumatiques graves ». Ce qui est certain, c'est
qu'Eric Abidal est d'un caractère très fort. Lorsqu'il a annoncé l'imminence de
son opération, ses coéquipiers barcelonais étaient effondrés. Or, c'est… lui
qui leur a demandé d'être courageux ! A croire que cet athlète, musulman et
marié à une algérienne, est fait d'une matière rare. Il faut savoir, en effet, qu'il
s'agit d'une opération « très lourde ». En termes médicaux, cela signifie que
l'opération de transplantation pourrait durer jusqu'à 15 heures ! C'est
certainement le « match » le plus long et le plus périlleux que le sympathique
Eric va jouer. Le monde sportif retiendra son souffle lorsque cet athlète franchira
la porte de la salle d'opération. Sortira-t-il
vainqueur de ce combat contre cette insidieuse maladie ? C'est, en tout cas, le
vœu le plus cher de tous, et surtout de la famille sportive
plus que jamais solidaire et unie.
Cet élan unanime vient nous
rappeler qu'en dépit de sa professionnalisation et de sa propension moderne à
fabriquer le « star system », le sport en général, et le football en particulier,
recèlent toujours une source vive d'humanité. Par les temps actuels où le
matérialisme est prépondérant dans notre société, c'est plutôt réconfortant.
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Posté Le : 20/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Adjal Lahouari
Source : www.lequotidien-oran.com