Dans une lettre sous le titre «complot», les 182 travailleurs de la
minoterie de Oued Tlélat, sous tutelle d'Eriad Sidi Bel-Abbès, appellent le président
de la République à user de tout son poids pour intervenir afin d'annuler la
décision de justice portant sur l'affectation de ladite unité à l'Union des
coopératives agricoles (UCA) datant du 10 septembre 2009.
Dans leur correspondance, les signataires de la lettre, et dont une copie
nous a été adressée, rappellent que cette unité a été affectée à l'ex-SN Sempac
à partir de 1964 et que cette décision a été confirmée à deux reprises en 1968
et 1977 et que la décision de justice rendue par la chambre administrative du
tribunal de Oued Tlélat n'a pas tenu compte de toutes les pièces
justificatives, ainsi que du changement de position du notaire qui a établi
l'acte de propriété au profit de l'UCA en reconnaissant que cette unité revient
de droit à Eriad.
Mercredi dernier, la force
publique s'est déplacée pour l'exécution de la décision de justice et les
travailleurs ont protesté et ont exprimé leur volonté de défendre leur outil de
travail. Selon le responsable syndical de l'unité Eriad d'Oran, il a fallu
l'intervention des responsables de la Fédération nationale des travailleurs de
l'agroalimentaire auprès de la SGP pour geler cette décision. En revanche, pour
le collectif des travailleurs, cette affaire dont le traitement s'est déroulé
dans une totale opacité doit être éclaircie par l'envoi d'une commission
d'enquête. Dans les rangs des travailleurs, la fermeture de cette unité est
synonyme de chômage et par conséquent ils disent qu'ils n'hésiteront pas «user
de toutes les formes de protestation afin de rester en activité». Mais au-delà
de l'impact social de cette mesure, l'exécution de cette décision signifie la
fermeture de la seule et unique unité publique de production de semoule et
dérivés d'une capacité de 3.000 quintaux par jour.
Contacté à cet effet, le
directeur de l'UCA nous avait indiqué que son entreprise n'a fait que demander
la restitution des biens qui lui reviennent de droit au même titre que la
restitution des terres agricoles nationalisées dans le cadre de la révolution
agraire à leurs propriétaires. Pour notre interlocuteur, certes la justice a
tranché en faveur de l'UCA, mais une solution à l'amiable reste possible et que
la porte du dialogue avec les responsables des Moulins d'Oran est ouverte.
Pour l'histoire, le conflit entre
les Moulins d'Oran et l'Union des coopératives agricoles (UCA) porte sur
l'assiette foncière de l'ex-ferme Rivas Marie Manuda affectée après
l'indépendance à l'UCA, pour les silos, et l'actuelle minoterie au profit
d'ERIAD. Selon le syndicat, l'acte notarié ayant servi de base pour cette
mesure présente des carences du fait qu'il a été établi uniquement à partir
d'un transfert de propriété datant de 1951 de ladite ferme au profit de la
SICA, une entreprise coloniale chargée de la gestion des docks et qui donna
naissance à l'UCA après l'indépendance. Or, ce transfert a été fait à partir
d'un dossier composé des différentes décisions d'affectation au profit de
l'ex-SN SEMPAC à partir de 1965 et que l'ex-propriétaire a été indemnisé.
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Posté Le : 22/02/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com