Algérie

Erdogan réunit des dirigeants musulmans pour condamner Israël



Des milliers de Turcs ont manifesté, hier, pour la défense d'El Qods et de GhazaLa réunion a eu lieu pendant que la Turquie échangeait invectives et sanctions diplomatiques avec l'Etat hébreu depuis le bain de sang de Ghaza. Ankara a ainsi renvoyé provisoirement l'ambassadeur d'Israël en Turquie Eitan Naeh et le consul général d'Israël à Istanbul.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui tire à boulets rouges sur Israël depuis le bain de sang de Ghaza, a accueilli hier des dirigeants du monde musulman pour faire condamner l'Etat hébreu. Ce ? ?sommet extraordinaire ? ? de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) s'est ouvert dans l'après-midi sous la présidence de M. Erdogan à Istanbul, où s'est déroulé également un immense rassemblement populaire de soutien aux Palestiniens.
Les ministres des Affaires étrangères des pays de l'OCI étaient réunis dans la matinée à Istanbul pour élaborer le communiqué final que doit être adopté par les dirigeants à l'issue du sommet. Le projet de communiqué appelle, notamment, à «fournir une protection internationale au peuple palestinien» et «condamne les actions criminelles des forces israéliennes contre les civils désarmés» dans la bande de Ghaza.
Le texte accuse en outre, l'administration américaine «d'encourager les crimes d'Israël et de les protéger» et dénonce le transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem. M.Erdogan, qui s'est signalé par ses critiques extrêmement virulentes contre Israël depuis la mort lundi de 60 Palestiniens sous les balles israéliennes à Gaza, espérait que l'OCI enverrait «un message très fort» lors de la réunion d'Istanbul. La Turquie préside ce groupement, qui s'était déjà réuni en sommet à Istanbul en décembre à l'appel de M. Erdogan pour condamner la décision du président Donald Trump de transférer l'ambassade américaine à El Qods. Le bain de sang à Ghaza a eu lieu alors que des milliers de Palestiniens manifestaient près de la clôture de sécurité le jour de l'inauguration de la nouvelle ambassade. Issu de la mouvance islamo-conservatrice, M. Erdogan se pose en ardent supporteur de la cause palestinienne et ne cache pas son soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas, à Ghaza, bête noire des autorités israéliennes. Ce discours trouve un écho chez l'électorat traditionnel de M. Erdogan, candidat à sa propre succession lors des élections anticipées prévues le 24 juin, et lui a permis de bâtir une certaine popularité dans le Monde arabe. A Genève, hier, le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Zeid Ra'ad Al Hussein, a estimé que la réponse d'Israël aux manifestations palestiniennes avait été «totalement disproportionnée» et appelé à une enquête internationale indépendante. La réunion d'Istanbul s'est tenue à un moment où le monde arabo-musulman est miné par des divisions et des rivalités qui rendent improbable toute mesure concrète à l'égard d'Israël. L'Arabie saoudite, dont le ministre des Affaires étrangères Adel al-Jubeir était présent à Istanbul, et ses alliés du Golfe ainsi que l'Egypte, voient d'un mauvais oeil le soutien de la Turquie d'Erdogan à des mouvements comme les Frères musulmans, le Hamas et le Qatar. Riyadh et ses alliés, qui semblent avoir assoupli leurs positions vis-à-vis d'Israël, seraient en outre réticents à d'éventuelles actions susceptibles d'aliéner Washington dont ils espèrent le soutien pour endiguer l'Iran, qu'ils voient comme la principale menace dans la région. Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui s'est fait opérer d'une oreille la semaine dernière, n'a pas assisté à la réunion. Il était représenté par son Premier ministre Rami Hamdallah. Parmi les chefs d'Etat présents à Istanbul figurent le roi Abdallah de Jordanie, le président iranien Hassan Rohani, son homologue soudanais Omar el-Béchir, ainsi que les émirs du Qatar et du Koweït. La réunion a eu lieu pendant que la Turquie échangeait invectives et sanctions diplomatiques avec l'Etat hébreu depuis le bain de sang de Ghaza. Ankara a ainsi renvoyé provisoirement l'ambassadeur d'Israël en Turquie Eitan Naeh et le consul général d'Israël à Istanbul.
Israël a pris une mesure similaire à l'encontre du consul général turc à Jérusalem. Rétorquant aux critiques véhémentes de M.Erdogan, qui l'a accusé d'être à la tête d'un «Etat d'apartheid» et d'avoir du sang de Palestiniens sur les mains, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé qu'il n'avait pas de «leçons de morale ? ? à recevoir d'un dirigeant turc qui «comprend parfaitement le terrorisme et les massacres». Outre le sommet de l'OCI, M. Erdogan s'est adressé hier au rassemblement populaire de soutien aux Palestiniens auquel il a appelé, sous le slogan de «Halte à l'oppression!».
Abdelkader Bensalah au sommet de l'OCI
L'Algérie a réaffirmé son soutien constant et total au peuple palestinien
L'Algérie est le premier pays qui a répondu à l'appel du président Turc, Recep Tayyip Erdogan, pour la tenue, vendredi à Istanbul (Turquie), d'un Sommet extraordinaire de l'Organisation de la coopération islamique, consacré à l'examen des derniers développements survenus en Palestine. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a désigné le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, pour le représenter au sommet. Auparavant, le chef de l'Etat a, dans un message adressé au président palestinien Mahmoud Abbas, fustigé les crimes odieux d'Israël contre le peuple palestinien à Ghaza et réitéré le soutien constant et total de l'Algérie à la cause palestinienne et de son droit à un Etat avec El Qods comme capitale, dénonçant par-là même le transfert illégal de l'ambassade américaine et de tout autre pays au mépris du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.


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