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Erdogan élu président en Turquie


Erdogan élu président en Turquie
Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, élu avant-hier président de la Turquie lors d'un premier scrutin au suffrage universel, a lancé un message d'unité en déclarant vouloir ouvrir une nouvelle ère dans un pays très divisé sous son règne.Nous clôturons aujourd'hui une ère et entrons dans une nouvelle ère, a dit M. Erdogan lors d'un discours devant des milliers de ses partisans réunis à Ankara, promettant de devenir le président des 77 millions de Turcs en oubliant les disputes du passé. Le chef de l'Etat élu, qui tient les rênes du pays depuis 2003, a promis un nouveau processus de réconciliation sociale entre ses compatriotes, qu'il a remerciés sans distinction pour avoir participé au scrutin.Comme le suggéraient les sondages, l'homme fort du pays a devancé ses deux adversaires dès le premier tour de ce scrutin avec 52% des suffrages, un score cependant en deçà des attentes de son camp et des prédictions de certains sondages. Accusé d'autoritarisme par ses adversaires, M. Erdogan, 60 ans, a vivement contesté ce label. Je prie tous ceux qui me qualifient de dictateur et d'autocrate de revoir leur position, a-t-il lancé depuis le balcon du Parti de la justice et du développement (AKP) qu'il a jusqu'à présent dirigé mais dont il devrait quitter la direction.Je serai le président de 77 millions de Turcs, et pas uniquement de ceux qui ont voté pour moi, a-t-il assuré.Il a obtenu près de 55% des voix, selon des résultats partiels diffusés par les télévisions turques. Selon ces chiffres, portant sur plus de la moitié des bulletins dépouillés, le chef du gouvernement islamo-conservateur, 60 ans, a largement devancé ses deux concurrents. Le principal candidat de l'opposition Ekmelettin Ihsanoglu a obtenu 36,5% des voix et celui de la minorité kurde, Selahattin Demirtas 8,9%. Les bureaux de vote ont fermé leurs portes à 17h00 locales. Le scrutin a été marqué par une participation en recul par rapport aux 89% enregistrés lors des élections municipales de mars. Selon le sondeur Adil Gür, de la compagnie A&G, elle devrait osciller entre 70 et 75%. Les résultats sont attendus en soirée. Au pouvoir jusqu'en 2023 'Loué pour son charisme comme il est critiqué pour ses manières fortes, l'homme fort de Turquie rejoint avec cette victoire le père fondateur de la République moderne et laïque, Mustafa Kemal Atatürk, au palmarès des dirigeants les plus emblématiques du pays. M. Erdogan a déjà exprimé le souhait de rester à la présidence pendant deux mandats, soit jusqu'en 2023, année du centième anniversaire de la république kémaliste. Cette date est symbolique pour celui qui fait souvent référence dans ses discours à l'Empire ottoman. Année difficileParadoxalement, le triomphe attendu de M. Erdogan intervient au terme d'une année politique très difficile pour son camp. En juin 2013, des millions de Turcs ont dénoncé dans les rues sa dérive autoritaire et islamiste. La sévère répression de cette révolte a sérieusement écorné l'image du régime. L'hiver dernier, c'est un scandale de corruption sans précédent qui a éclaboussé le pouvoir. M. Erdogan a dénoncé un "complot" de son ex-allié islamiste Fethullah Gülen, avant de purger la police et de museler les réseaux sociaux et la justice.M. Erdogan, contraint de quitter le poste de Premier ministre aux législatives de 2015, entend bien conserver les rênes du pays. Mais sa volonté annoncée de réformer la Constitution pour renforcer les pouvoirs du chef de l'Etat alimente déjà les craintes d'une "dérive autocratique".


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