Algérie

éradication et révision constitutionnelle Des chantiers en retard



Huit ans après son investiture, le président de la République a décidé de faire de l'éradication du terrorisme le discours officiel de l'Etat. C'est la première fois depuis son intronisation à la tête de la présidence de la République- premier et deuxième mandat inclus- que Abdelaziz Bouteflika utilise le concept de l'éradication en évoquant la lutte antiterroriste. C'était le 5 juillet dernier, date de la célébration de la fête de l'indépendance lorsqu'il a prononcé un discours devant les hauts gradés du ministère de la Défense. C'était devant ceux qu'on qualifie de «pouvoir réel» c'est-à-dire les militaires. Ce n'est certainement pas une simple coïncidence qui a poussé ce jour là, le chef de l'Etat à accoler réconciliation nationale à éradication du terrorisme devant des militaires dont les chefs suprêmes -déjà partis ou toujours en poste- ont géré une époque, celle des années 90 où la société algérienne avait été divisée entre éradicateurs et réconciliateurs. Bouteflika, faut-il le dire, a de tout temps repoussé l'idée même de l'éradication pour ne plaider que la réconciliation jusqu'à aller au-delà des limites qu'il a lui-même fixées par la force de la loi. En fait, l'on ne sait pas vraiment pas si c'est lui qui en avait décidé ainsi ou parce qu'à un moment de sa vie de président, il s'est trouvé devoir accorder une couverture politique à ce qu'il avait présenté en ce temps là comme étant la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Tout porte à croire que la Charte en question se voulait un gage pour réconcilier d'abord le pouvoir avec lui-même et avec ses différentes factions. Une espèce de deal était plutôt recherché entre «l'intrus» qui était Bouteflika et ceux que l'histoire qualifie de «Janviéristes», à savoir ceux des militaires qui ont ordonné l'arrêt du processus électoral et dont certains d'entre-eux étaient devenus ses alliés pour un premier mandat. La Charte a, faut-il le rappeler, ignoré la justice et a par conséquent, consacré l'impunité. C'était dès le début de son deuxième mandat. C'est comme si ce texte de loi lui aurait été dicté en contrepartie de sa réélection. Il avait décidé par ce texte, d'interdire toute poursuite contre les représentants de l'Etat quel que soit leur corps d'origine. UN SYSTÈME EN FAILLITE


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