Les constructions anarchiques dans la wilaya de Boumerdès constituent un sérieux problème auquel aucun responsable n'a osé s'attaquer. Ce fléau n'épargne aucune localité de la région.La wilaya compte plus 7200 taudis et une moyenne de 100 bâtisses illicites anarchiques par commune. Les baraques servant de locaux commerciaux prolifèrent, notamment aux alentours des arrêts de bus ou aux abords des routes, comme la RN24. Contrairement à ses prédécesseurs, le nouveau wali semble vouloir mettre un terme à cette situation dans le but de réinstaurer l'autorité l'Etat. Depuis son installation en septembre dernier, le wali, Mohamed Salamani, a adressé des missives aux P/APC de Tidjelabine, Zemmouri, Hammadi, Issers, Khemis El Khechna, etc.
Le wali les a instruits d'éradiquer les commerces informels et les constructions qui ternissent le tissu urbain et celles érigées sur des terrains devant accueillir des projets d'utilité publique. Mais ses instructions sont restées lettre morte. Au lieu de passer à l'action, certains P/APC ont préféré faire dans l'agitation.
Certains reprochent au wali d'exercer des pressions à leur encontre, tandis que d'autres ont manqué de courage en continuant à faire dans la politique politicienne. Une politique qui ne fait qu'encourager le phénomène et ses adeptes qui, souvent, profitent du laxisme, de l'impuissance, voire de la complicité de responsables locaux.
A Tidjelabine, le P/APC a annoncé sa démission sur les réseaux sociaux avant de revenir sur sa décision, incitant le wali à ajourner la décision de démolition d'une quarantaine de taudis pour le lancement d'un important programme de logements.
Aux Issers, le wali a donné un ultimatum jusqu'au 15 décembre au P/APC pour éradiquer le marché informel du centre-ville, devenu source de pollution et d'énormes désagréments. Les commerçants devaient être redéployés vers les deux marchés couverts réalisés 200 m plus loin. Mais ils semblent intraitables.
Craignant des débordements, les autorités locales préfèrent les laisser sur place. Maintenant, il reste à savoir si le wali ira jusqu'au bout de sa logique et usera des pouvoirs qui lui sont conférés par le code communal et la loi 04-05 relative à l'aménagement et l'urbanisme.
L'article 101 du code communal stipule en effet que «lorsque le président de l'Assemblée populaire communale s'abstient d'accomplir un des actes qui lui sont prescrits par les lois et règlements, le wali peut, après l'en avoir requis, y procéder d'office à l'issue des délais fixés par la mise en demeure».
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Posté Le : 17/12/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ramdane Koubabi
Source : www.elwatan.com