EQUITATION - GRAND PRIX DE LA VILLE D'ORAN L'espoir est revenu à «l'Etrier Oranais»

Finalement nos pronostics se sont avérés justes. Les Oranais aiment lecheval et ils l'ont prouvé en envahissant les gradins du club hippique del'Etrier Oranais qui s'est avéré trop exigu pour accueillir ces nombreusesfamilles venues s'enivrer de cheval et de beau spectacle. Mais comment avoirosé en douter un seul instant quand on connaît la passion vouée aux chevaux partous ces Belaroussi, Drissi, Touzani, Kanoun et autres Sahla et Fodil qui ontjuré fidélité à leur club malgré les mauvaises passes qui font partie du passémaintenant que tout est redevenu normal ! Pourvu que cela dure. Et ça doitdurer !!Oran possède en son sein des citoyens qui, à l'image de Mesdames Graine,Seladji et Bennamar, se mettent toujours à la disposition d'autrui sanscompter. La preuve ? Ces trois dames donnent, malgré leur responsabilitéfamiliale et professionnelle, toute leur énergie pour que leur club revienne àla place qu'il n'aurait jamais dû quitter dans le gotha algérien del'équitation.Le printemps a offert à cette ville le plus beau des muguets en lapersonne de cet adorable cavalier cadet pétri de qualités et qui donnera lagraine - nous en sommes convaincus - dont a besoin le saut d'obstacle oranais.Walid Bennamar a montré que malgré son jeune âge (à peine 13 ans), il peutfacilement apprendre et appliquer les directives de ses entraîneurs qui voienten lui des qualités rares chez un cavalier : une éducation exemplaire,d'excellents résultats scolaires et surtout beaucoup d'humilité même s'il a étéle héros de sa ville. Désolé pour les autres cavaliers qui nous ont eux aussiémerveillés par leurs prouesses. Mais notre coeur est allé vers cette petiteboule de gentillesse qui est devenue pour la seconde ville du pays un symbolede la renaissance de l'équitation dans cette région. Pourvu qu'on ne le lâchepas maintenant ! Il porte en lui l'espoir de tous les jeunes cavaliers oranaisqui voudraient bien que leur club préféré revienne un jour prochain, au premierrang. L'avenir se prépare maintenant en associant au travail la rigueur, lesérieux, l'honnêteté et surtout l'amour du cheval. Ainsi, les peines de MesbahMohamed, qui a mis à la disposition de ce champion son cheval Meftah, ne serontpas vaines.Classé troisième derrière Benkheti Adel (MEA Sidi Bel-Abbès) sur Sarij,et Benbernou Ghali (CH Mostaganem) sur Ifrene, qui ont couru comme àl'accoutumée avec fougue et abnégation, Walid, dont c'est le premier grandconcours a su émerveiller l'assistance. Même le DTN Ikhenazène a été ébahi parle brio et la qualité de monte de ces futures stars de l'équitation algérienne.La présence du wali d'Oran à ces joutes (un homme très simple et qui reconnaîtaimer les chevaux), fera sûrement des émules parmi les responsables de laville. L'équitation ne sera plus jamais la même à Es-Senia qui peut s'enorgueillirde posséder l'un des plus beaux centres équestres algériens. Personne ne nousdémentira de ce côté. Une organisation parfaite, un travail de fourmi effectuépar des bénévoles du club, un enchaînement sans failles des épreuves et surtoutun vrai public connaisseur et qui a applaudi avec la même ardeur le gagnantcomme le perdant. C'est cela la sportivité ! Fenniche a retrouvé ses anciens cavaliers quisont devenus des moniteurs. Avec eux, il a su donner un ton solennel à cesjoutes avec un professionnalisme rare. Rappelons que Megrade Abdelkader,président du jury, a aussi jugé le dernier concours organisé par ce club il y a19 ans.Une belle coïncidence ! Saluons les présidents de club qui sont venuspartager avec Ghazi la renaissance de l'équitation oranaise. Le colonelAouchiche, vrai passionné du cheval et de la nature, a bravé des centaines dekm pour venir assister à la fête. Nous avons remarqué son regard humide quandil s'est approché pour saluer les bambins. Oran doit être fidèle à ce grand hommeet doit l'honorer en respectant son rêve d'une Algérie où le cheval saurasurpasser la mesquinerie des hommes.L'Etrier Oranais doit absolument s'engager sur cette voie dans laquelleil s'est engagé et ne plus regarder que vers l'avenir avec comme objectifl'instauration d'une politique de formation réfléchie, nationaliste. Surtoutmettre vraiment à la portée de tous les jeunes bambins oranais, la pratique del'équitation sous toutes ses formes. Ainsi, le travail fait par ces femmes etces hommes passionnés du cheval ne sera pas vain.Les deux journées ont permis à plusieurs clubs, surtout Mostaganem etTiaret, de mettre dans le bain de la compétition d'excellents chevaux,majoritairement du pays et qui ont montré des qualités certaines en sautd'obstacle.L'épreuve tant attendue du Grand prix de la ville d'Oran a tenu toutesses promesses. Beaucoup de suspense et surtout une amélioration certaine de latechnicité des cavaliers qui ont été en regroupement avec le DTN Ikhenazène àMostaganem. Le travail sérieux qui a été effectué a donné des résultatsconcrets qui se sont avérés d'une grande utilité. Malgré quelques accointances,ils ont tous pratiqué une équitation propre et élégante. Aucune faute grave nid'erreurs d'appréciation. Quant aux résultats, cela viendra avec le temps.Benharat, avec Johns, a été à la hauteur de la grande responsabilité qu'ilavait de monter un cheval décrié durant des semaines. Il sait qu'il arrivera àtrouver bientôt le petit quelque chose qui fait qu'un couple cavalier-chevalgagne. Son coach est là pour veiller au grain.Le Grand prix n'a pas donné finalement des surprises. Ce sont les plus envue qui se sont illustrés. Surtout les membres de la sélection nationale quiont vraiment profité du regroupement de Mostaganem où, avec le concours del'entraîneur national et de Djamel Meziane (un inconditionnel du cheval quicontinue à travailler inlassablement dans l'ombre pour relever le niveau del'équitation), ils ont parfait leur monte au point de dominer le concours.Parmi eux, un Derrouche Sid Ahmed des grands jours qui a survolé le concours debout en bout. Avec son cheval Cay Mas, il a passé les deux tours sans faute augrand désarroi de son coéquipier Ihadjadjen qui rata un peu son concours. Unbravo pour le CHP Mohammadia d'Alger qui continue avec insolence à dominerl'équitation algérienne. Ses victoires répétées dans les grands prix ne sontpas fortuites. Le travail au sein du club associé à la participation des cavaliers auxdifférents regroupements semble porter ses fruits. La présence des Akkache,Derrouche, Allali, Merakchi et autre Ihadjadjen aux premiers postes dans lesgrands prix prouve que ce club pratique une grande équitation. Les jeunes quiarrivent seront encore plus percutants. Un bonheur pour l'équitation algérienneet c'est tant mieux. Une preuve que l'assiduité dans le travail ne peut aboutirqu'à des résultats.Bravo à Sid Ahmed qui peut être fier de sa victoire acquise avec soncheval qui est à son troisième concours dans la catégorie A. Il reste un élémentimportant dans l'échiquier de l'entraîneur national pourvu qu'il persiste dansson sérieux. Avec sa rage de vaincre peu commune, les puristes pensent qu'ilira loin. Pourquoi pas un championnat d'Algérie d'abord. La suite ? Rien n'estencore décidé du côté fédéral. La fin du Grand prix d'Oran s'est faite dans uneambiance triste. Il a été difficile de quitter cette terre si accueillante.Le colonel Ghazi, président de l'Etrier Oranais, peut se reposer aprèsl'ébauche extraordinaire d'énergie qu'il a déployée pour que le grand prix soitune réussite car, disons-le, ces deux journées resteront une référence enmatière d'organisation technique et hospitalière. Les larmes aux yeux, lesparticipants, un à un, avec un pas lourd, quittaient ce merveilleux centre ense disant que, dorénavant, le printemps sera toujours beau à Es-Senia la belle.Ce n'est qu'un au revoir.