L'Algérie reste la bête noire du Sénégal. Cela s'est confirmé à l'occasion de cette affiche de rêve pour la dixième rencontre amicale depuis 1977 entre les deux derniers champions d'Afrique en titre. Dans ce choc, l'EN a infligé aux «Lions de la Teranga» leur première défaite au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio.Pourtant, Aliou Cissé espérait une victoire face aux Fennecs qu'ils n'ont pas battus une seule fois en 15 ans. Certes, la sélection nationale a réalisé une belle victoire de prestige et pris un ascendant psychologique considérable sur une formation sénégalaise, l'un des favoris à la CAN 2023 en Côte d'Ivoire, mais il reste beaucoup à faire pour faire progresser l'équipe sur le plan du jeu. En effet, la sélection nationale algérienne est parvenue à confirmer sa suprématie face à l'ogre sénégalais sans être convaincante ou brillante sur le plan qualité de jeu, mais elle a su réagir au moment où tout le monde l'attendait au tournant. Les Verts prennent ainsi un bol d'air frais après deux matches nuls décevants à domicile contre la Tunisie, en juin dernier en amical, et la Tanzanie.
Tactique de prudence et d'attentisme
Lors de cette affiche, Djamel Belmadi voulait à tout prix éviter la défaite qui aurait engendré de fâcheuses conséquences, ce qui explique la stratégie de prudence et d'attentisme qu'il a préconisée. Conscient du danger, le sélectionneur national a adopté un système de jeu pour bloquer l'attaque sénégalaise et son artillerie lourde avec notamment Ndiaye, Jackson et Sadio Mané. Vifs, alertes et bien préparés, les Sénégalais se procurent de nombreuses actions, Ndiaye (7'), Koulibaly (20'), Diallo et Jackson (36'), Jackson, le nouvel avant-centre de Chelsea (47', 49'). Mais à force de jouer avec le feu, les Sénégalais ont fini par se brûler les doigts. A la réception d'un coup franc de Mahrez, le jeune Chaïbi, à l'affût, catapulta le ballon au fond des filets, signant ainsi son premier but avec les Verts et l'unique réalisation de ce match. Cet avantage au score a déséquilibré les locaux, notamment sur le plan psychologique, mais les Verts, soucieux de préserver leur maigre acquis, n'ont pas exploité cette situation pour se mettre à l'abri. ‘'On avait un plan, on savait qu'il ne fallait pas trop s'ouvrir face à une équipe qui a autant de bons joueurs et d'automatismes, mais pour autant, il ne s'agissait pas de subir et ce n'est pas ce qu'on a fait. On s'est pratiquement donné coup pour coup. Les joueurs ont été très respectueux du plan, des consignes. La discipline tactique a été présente tout au long du match. Contre cette équipe du Sénégal, si on commet une erreur de placement on le paie cash. D'ailleurs, on l'a vu sur quelques situations où l'on était désorganisé à cause de la qualité de cette équipe du Sénégal. Mais dans l'ensemble, j'ai vu une équipe algérienne très disciplinée'', dira-t-il, pour justifier ses choix. Avec un milieu de terrain inédit, les Verts ont éprouvé des difficultés à maîtriser la situation, notamment dans la transmission rapide de la balle et la construction du jeu pour mettre leurs attaquants dans de meilleures conditions. Mais l'entrejeu algérien aura, c'est certain, une autre allure avec le retour de Bennacer, Bentaleb et Aouar. A propos du rendement individuel, après la découverte de Bouanani, Chaïbi a confirmé tout le bien qu'on pensait de lui et avec lui Mandréa qui a découragé à lui seul les attaquants adverses. Atal donne l'impression d'avoir retrouvé ses marques et a été un élément essentiel dans la mesure où il est parvenu à museler Mané Sadio. A gauche, Rayan Aït Nouri s'est illustré par sa finesse et sa technique, mais il devra s'appliquer sur le plan défensif, car il a perdu de nombreux duels avec son vis-à-vis direct. La charnière centrale Mani-Bensebaïni n'a pas été totalement efficace dans la relance. Le premier a commis quelques erreurs avant de se ressaisir comme en témoignent ses nombreux sauvetages. Quant au sociétaire du Borussia Dortmund, il a été quelque peu lent mais a stabilisé l'axe central, et ce, en dépit de son manque de réflexes dans ce poste. Au milieu, Zerrouki est tout simplement passé à côté de la plaque et n'a été d'aucune utilité dans la performance de l'équipe, à l'exception de quelques interventions. En revanche, Feghouli a prouvé qu'il a de beaux restes. Il a été l'homme du match par son abattage, sa vision, son calme, son pouvoir de réaction et son influence du jeu de l'EN.
En attaque, Mahrez s'est montré trop discret et lent. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, Mahrez a perdu de sa faculté à être décisif. Benrahma, lui, certes il est encore loin de ses matchs références en sélection, mais le joueur de West Ham a été de loin l'un des meilleurs algériens grâce à sa remarquable couverture de balle, sa technique, sa discipline de jeu et sa complémentarité dans le couloir gauche avec Aït Nouri. Quant à Bounedjah, il a été victime de la tactique de prudence excessive puisqu'il n'a été que rarement sollicité. Il a tout de même contribué dans le travail défensif empêchant l'adversaire de construire. En somme, une belle victoire et un rendement qui pourrait inciter à l'optimisme dans la mesure où le choix du Sénégal réside dans le jeu, la progression de l'EN.
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Posté Le : 14/09/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Zeggai
Source : www.lequotidien-oran.com