Equipe nationale: Le oui mais de Saâdane

L'entraîneur de l'équipe nationale, Rabah Saâdane, a considéré que les objectifs du stage de préparation effectué par l'équipe nationale, ponctué d'un match amical contre l'Uruguay (1-0), ont été concrétisés.

 «Nous avons pu procéder à l'évaluation individuelle et collective des joueurs», a-t-il déclaré à la fin du match, disputé mercredi soir au stade du 5-Juillet. Sans entrer dans les détails techniques, Saâdane a estimé qu'il a pu superviser les joueurs qui sont en début de saison et dont certains ont changé de club. A l'évidence, il n'a pas caché sa satisfaction quant au rendement de l'ensemble de l'équipe. Il a rappelé qu'il s'est entendu avec son homologue uruguayen de façon à faire tourner les effectifs des deux équipes. «J'ai constaté que mon équipe a développé un jeu sérieux. Cependant, certains joueurs se sont laissé aller à leur péché mignon, à savoir l'excès dans le jeu individuel. Ils n'ont pas ainsi à garder le ballon», a-t-il constaté.

 Tout en relevant le fort taux d'humidité (le terrain du stade du 5-Juillet étant situé sur un lit d'oued), Saâdane a reconnu que cette situation a beaucoup gêné les joueurs. Mais il reste satisfait d'avoir aligné plusieurs joueurs lors de cette rencontre, affirmant que les deux gardiens de but (Gaouaoui et Chaouchi) qui ont disputé une mi-temps chacun, ont été «à la hauteur». Il a fait remarquer que l'équipe était amoindrie, mais sera davantage plus forte avec le retour de blessures de certains titulaires, notamment au niveau de l'axe défensif avec Antar Yahia et Helliche. Il a rappelé que bien que ces deux joueurs ne souffrent pas de blessures graves, il n'a pas pris le risque de les incorporer. L'entraîneur national a plutôt préféré les préserver en prévision des matches officiels.

 Lors de ce match, le joueur de la Lazio de Rome, Mourad Megheni, a été sélectionné pour la première fois. A ce propos, Saâdane a rappelé que Megheni évolue dans le haut niveau (championnat d'Italie) et que le football algérien a besoin de joueurs de cette trempe afin de créer un effet d'émulation. Megheni a été applaudi par le public du 5-Juillet.

 Pour ce qui est de l'adversaire, Saâdane a affirmé que l'Uruguay est une équipe de haut niveau. Elle développe un jeu très technique et demeure organisée dans ses trois compartiments. «C'est un sparring-partner qui nous a permis de bien évaluer le groupe». Pour Saâdane, il s'agit d'un «bon test» avant le match officiel contre la Zambie le 6 septembre prochain au stade du 5-Juillet à 22h30 (durant le ramadhan) pour le compte de la 4e journée des éliminatoires jumelées de la CAN et du Mondial-2010.

 «Il est vrai que le score enregistré contre l'Uruguay importe peu, mais c'est toujours bien de rester sur une victoire contre un adversaire de renom», a-t-il commenté, avouant qu'il ne s'attendait pas à la victoire de l'Algérie. Il a ajouté que les joueurs ont été mis dans les mêmes conditions que celles qui séviront lors du match contre la Zambie. Pour ce qui est des appréhensions de Saâdane, il s'agit «d'aspects organisationnels», a-t-il dit. L'entraîneur national a refusé d'évoquer de nouveau et ouvertement la pelouse du 5-Juillet pour ne pas gêner les responsables de l'Office du Complexe olympique, mais il a fait remarquer qu'il préfère émettre ses réserves de vive voix à l'OCO. Toutefois, il a considéré qu'il est «inadmissible que le même terrain soit utilisé pour les séances d'entraînement et les matches officiels en même temps». En effet, le stade annexe du 5-Juillet étant dans un état impraticable, les équipes d'Algérie et d'Uruguay ont dû s'entraîner sur le terrain principal.

 En d'autres termes, durant la fermeture du stade du 5-Juillet (depuis janvier 2008), la direction de l'OCO aurait dû poser une nouvelle pelouse sur le terrain annexe (appelé Hadjout). «Doit-on s'entraîner sur du tartan pour jouer en officiel sur du gazon naturel ?», s'est interrogé Saâdane, sachant que la direction de l'OCO dispose d'un terrain en tartan pour les entraînements et a, de ce fait, abandonné le terrain annexe de Hadjout, en gazon naturel.

 L'autre souci pour Saâdane consiste en la perturbation des joueurs, le Cercle militaire de Béni-Messous étant ouvert au public puisqu'il accueille des séminaires ainsi que les familles des militaires, d'autant plus qu'il dispose de restaurants et de chambres. Les gens s'y rendant n'hésitent pas à prendre des photos avec les joueurs. Saâdane a reconnu que les joueurs sont considérés comme des stars, mais, a-t-il dit, les supporters ne doivent pas les solliciter et les déranger à tout moment pour des photos souvenirs. «Cela risque de perturber leur concentration, notamment lors des matches officiels». En d'autres termes, et malgré toutes les conditions de confort qu'il offre, le Cercle militaire ne semble pas répondre aux exigences de Saâdane, lequel n'a pas réussi à isoler les joueurs du contact avec le public. Ce qui n'était pas le cas à Blida, au complexe de la 1ère RM. Un souci pour Saâdane et la FAF.