Equipe nationale: Défi relevé malgré la difficulté

Lorsqu'il a constaté les ardeurs démesurées de ses adversaires pour battre les équipes dont il avait la charge, Johan Cruyff, l'apôtre d'une philosophie née d'une originale gestion de l'espace, a déclaré que « les champions, c'est beau, mais tout le monde veut se les payer. Et c'est logique ». C'est la situation dans laquelle se trouve notre équipe nationale, étant donné qu'on a la nette impression que sa belle série agace pas mal d'adversaires du continent et d'ailleurs, pour ne pas dire tous. Depuis le titre conquis en Egypte, tous ceux qui affrontent les Verts n'ont qu'un souhait, battre les champions d'Afrique. C'était déjà visible face aux Mauritaniens qui ont tout essayé avant de sombrer devant plus forts qu'eux. Mais c'était peu de choses par rapport à l'agressivité excessive des Maliens, encouragés par le laxisme de l'arbitre, auteur de plusieurs décisions bizarres. A titre d'exemple, comment a-t-il pu infliger un carton jaune à un artiste du football comme Mahrez, alors qu'un agresseur de ce même Mahrez n'a pas été sanctionné pour une faute autrement plus grossière ' Ceci dit, ce n'est pas pour déplaire à Djamel Belmadi qui a dit : « On cherchait la difficulté, on l'a trouvée ». A son arrivée à Alger, l'entraîneur du Mali Magassoura l'a joué modeste : « Affronter le champion d'Afrique, c'est pour progresser ». Or, on a vu des Maliens agressifs et dangereux par leurs interventions sans retenue, ce qui a perturbé et décontenancé les Verts avec, notamment, un milieu collectivement défaillant. Aussi, durant la première période, l'EN et en dépit du retour au 4-1-4-1 qui a fait sa force dans bien des cas, a souffert. Les anciens nous ont transmis un enseignement immuable dans le football, à savoir que « les secondes mi-temps appartiennent aux entraîneurs ». Conscient de la situation, Belmadi a commencé par redistribuer les rôles par de nouvelles consignes et un changement capital avec la rentrée de Slimani, certainement plus à l'aise dans ce contexte que Boudaoui. Outre la technique, le propre des grands joueurs, c'est d'avoir des inspirations géniales. Ainsi s'explique le but inscrit par Mahrez, qui s'est retrouvé au second poteau pour exploiter au mieux le caviar de Belaïli, alors qu'il est censé occuper l'aile droite. Par ailleurs, l'opportune inspiration de Belmadi, c'était de lancer dans le bain le virevoltant Ounas, pour la bonne raison que la « connexion » Belaïli-Bounedjah, si souvent précieuse, était coupée dimanche soir. Les Maliens, tout en affichant leur détermination, ont alors accusé le coup, et leurs tentatives pour égaliser ont échoué sur le « mur » des défenseurs algériens, bien épaulés par leurs coéquipiers, surtout avec l'entrée de Belkebla, suivie par celles de Benrahma, Ferhat et Abeid. Le style de ces derniers a certainement contribué à calmer les ardeurs maliennes. Chaque match recèle des enseignements à exploiter au mieux. Celui de dimanche soir a confirmé que l'équipe algérienne est devenue la cible à abattre, ce qui n'étonnera personne. Belmadi a constaté que ses capés sont en difficulté lorsque le plan de jeu concocté lors des entraînements n'est pas appliqué, surtout face à des adversaires rapides et mobiles comme les Maliens, d'où la nécessité de répliquer par leurs qualités spécifiques et de « poser » la balle dans les moments cruciaux. Cette fois, les transitions et le pressing se sont avérés quelque peu insuffisants, encore que la seconde période a été meilleure et au cours de laquelle les Verts ont eu des opportunités, tout en défendant fort bien le but inscrit par leur capitaine. Il est regrettable que la blessure d'Ounas ait privé l'EN d'un atout offensif très précieux. En conséquence, Belmadi ne cessera jamais d'apporter des correctifs, aussi bien ceux concernant la composition de l'effectif que de l'utilisation de ce dernier face à des adversaires sans concession. Prochain test et non des moindres, vendredi prochain face à des Tunisiens caressant le même rêve, celui d'être les premiers à mettre fin à une extraordinaire série, qui nous rend tous fiers, mais qui prendra fin un jour ou l'autre. Le souhait, c'est que cela survienne le plus tard possible. Nos Fennecs méritent bien cette distinction exceptionnelle.