Algérie

Equation de l'erreur Point Zéro : les autres articles



Après l'avoir longtemps entretenu, le président Abdelaziz Bouteflika a lâché son représentant personnel, Abdelaziz Belkhadem. Non pas à cause de sa pensée profonde ou de son prénom, mais parce que psychorigide, il a traîné les pieds sur les applications des réformes engagées. La leçon au personnel politique et domestique est limpide, même si chacun connaissait déjà les conséquences à s'opposer à un Président dont l'autoritarisme tient lieu de mode de gestion. Quand on n'est pas d'accord avec lui, on perd tout, son statut, son téléphone, ses dobermans et même son parti. Comme le Premier ministre, l'ensemble du gouvernement et le petit cadre de l'Etat, tous doivent se plier aux exigences suprêmes, prêts à changer d'idée à la moindre saute d'humeur de l'Elu.
La notion de contre-pouvoir, parfaite utopie algérienne, n'aura finalement eu comme fonction que de poser une équation fondamentale : si le Président se trompe, tout le monde se trompera avec lui. Pourquoi ne se tromperait-il pas ' Le président Ben Bella s'est trompé sur le mode de gouvernance et le traitement de l'opposition. Boumediene a commis des erreurs sur la révolution agraire et fait torturer des militants sincères. Chadli s'est trompé sur la nuisance du FIS et les dégâts de la corruption. Boudiaf n'a pas eu le temps de commettre des erreurs, mais a trop vite donné le dos à l'adversité. Zeroual s'est trompé sur ses propres amis, ses sponsors et l'incontournable avènement des libertés. En fin de compte, c'est le raisonnement mathématique au pouvoir : la somme des erreurs accumulées restera toujours inférieure à la multiplication des problèmes apparus à leur suite. L'innocence est au régime ce que la culpabilité psychanalytique est à l'électeur. Pour les problèmes de comptabilité, le destinataire de la facture est déjà identifié, c'est aux Algériens et Algériennes de payer demain les erreurs d'aujourd'hui.


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