Epoustouflante et raffinée

La finale 2013-2014 des Jeunes Talents de Tipasa s'est déroulée dans la soirée d'avant-hier au centre culturel Abdelwahab-Selim en présence d'un public nombreux. Les artistes se sont produits dans le théâtre en plein air où une grande scène a été aménagée. Heureux hasard, « la finale coïncide avec la fête de la musique », nous confie Radhia, animatrice de la soirée et journaliste à la radio Tipasa. L'histoire des jeunes Talents de Tipasa a vu le jour grâce à une complicité entre la Radio locale et l'ONCI. Chaque dernier samedi du mois, le complexe en question réservait sa salle des spectacles pour les jeunes artistes locaux et la radio se charge de la retransmission directe des prestations. « L?ONCI se doit de promouvoir la culture, le rêve de ces jeunes talents est nôtre. D'où notre implication dans cette aventure que nous soutiendrons encore plus », nous dit Tifoura Walid, directeur du complexe. Maya Zerrouki, la directrice de la radio espère que l'édition prochaine fera découvrir de nouveaux talents dans d'autres genres. « Le jeune de Tipasa est connu pour son humour. Je souhaite voir parmi nous des graines d'humoristes qui relèveront le défi. Je leur lance un appel et je suis persuadée qu'ils seront nombreux », lance-t-elle. La sélection des finalistes n'a pas été aisée. Ils ont été départagés par le public et leurs fans via une page via le Net. « En dix jours, les lauréats ont récolté chacun plus de 30.000 voix, alors qu'il y en a parmi eux ceux qui ont collectionné quelque 35.000 mentions ?'J'aime'' », confie Radhia. Et d'ajouter : « On a privilégié ce mode de sélection pour deux raisons principales. La première est que le niveau des compétiteurs, du moins la majorité d'entre eux, est quasiment le même. Il serait dans ce cas difficile pour un jury de les départager. La deuxième raison réside dans le fait qu'on n'a pas le droit de priver le public, qui les a suivi une année durant, de choisir ses stars montantes », avoue Radhia. Tout compte fait, même ceux qui n'ont pas été retenus ont, si l'on peut dire, gagné la bataille. Celle de conquérir un public. Epoustouflante et raffinée. Tels sont les qualificatifs choisis par un fidèle spectateur qui a été de tous les concerts animés par les jeunes talents depuis le début. « Raffinée, car on avait le privilège d'écouter de la très bonne musique andalouse et une poésie d'une pureté rare. Epoustouflante, dans la mesure où les jeunes n'ont pas pu résister aux décibels inondant les gradins du théâtre à coup de musique Rap et moderne. Rien à rajouter. Que du bonheur », tranche-t-il. Premier à monter sur scène, le jeune Abdi Amine a su conquérir dès les premières notes un public qui s'est révélé amoureux de la musique andalouse. Le groupe C4 Trys, dans le genre Rap, a quant à lui bien défendu sur scène son titre. Ses paroles, même prononcées à haut débit, ont été apprises pratiquement par c?ur par ses fans. Acclamée par la foule, Fadhéla Homri, chanteuse dans le style moderne et universel, une habituée de la scène, n'a pas raté aussi son passage. Idem pour Idriss Djellouli, dans le style Daynane (Chenoui) ainsi que les groupes Icosium et Fun Klam respectivement dans le Flamenco et le moderne. Dans la catégorie danse, Bilal Beat Box et le groupe Moharibine Roker's ont charmé le public par leurs chorégraphies. Après chaque passage d'artiste, Kafta Asma et Amireche Mohamed Ali, les deux lauréats dans la catégorie poésie, se sont agréablement affrontés dans des joutes lyriques, sans perdant mais avec deux vainqueurs. A la fin des spectacles, des diplômes et des prix ont été remis à ceux qui se sont succédé sur scène.