Algérie

Épître du soufisme



Épître du soufisme La charia vise à établir les devoirs des créatures envers leur Seigneur. Et la haqîqah], quant à elle, vise à faire connaître le Vrai (Al-Haqq). La charia, c’est la dévotion envers Dieu, la tarîqah, c’est le cheminement vers Lui et la haqîqah c’est le témoignage de Sa Majestueuse Présence. Puis, sache que la Loi consiste à accomplir Ses commandements et à honorer ce qu’Il nous a gracieusement enseigné ; la Vérité consiste, quant à elle, en la contemplation de Son décret et de Son destin. Nous avons un modèle chez le Messager de Dieu - paix et bénédictions sur lui : ses paroles sont la Loi, ses actes constituent la Voie, et ses états spirituels forment la Vérité. Une Loi sans Vérité est inopérante. Une Vérité sans Loi est non avenue. C’est pourquoi on dit : « Quiconque s’initie à la jurisprudence sans s’initier au soufisme tombe dans la perversion. Et quiconque s’initie au soufisme sans s’initier à la jurisprudence tombe dans l’hérésie «. Sache, mon fils, que la Loi n’est autre que la Vérité et que la Vérité n’est autre que la Loi. Les deux forment une seule et même entité. L’une ne peut être sans l’autre. Dieu - Exalté Soit-Il - les a réunies et, par conséquent, nul ne peut dissocier ce que Dieu a réuni. Médite, mon fils, ton attestation qu’»il n’y a point de divinité en-dehors d’Allah» - ceci est la Vérité - et que «Mohamed est le Messager d’Allah» - ceci est la Loi. Quiconque les dissocie périt. Celui qui rejette la Vérité tombe dans l’idolâtrie et celui qui renie la Loi tombe dans l’infidélité. Médite aussi la Parole de Dieu - Exalté Soit-I : «C’est Toi que nous adorons «, tu y trouveras la Loi, et «C’est Ton Aide que nous implorons», tu y verras la Vérité. Les deux constituent une unité indissociable : la dévotion du Serviteur constitue la partie apparente de l’œuvre et le soutien d’Allah en est la dimension interne. Il convient de réunir les deux, l’apparence et la substance, telle l’âme dans le corps et la sève dans la branche. La Vérité est pour la Loi ce que le fruit est pour l’arbre, le parfum pour la fleur, la chaleur pour la braise. L’une ne va pas sans l’autre et nulle Vérité n’est à espérer sans Loi. Médite par ta raison et ton cœur cette invocation que l’un des gnostiques parmi nos cheikhs adressa à son Seigneur : « Seigneur, si je Te demandais l’ici-bas j’aurais recherché autre chose que Toi. Si je te demandais des assurances pour ce que Tu vas m’octroyer, je T’aurais alors accusé. Et si mon cœur trouvait sa paix auprès d’autre que Toi, je serais alors tombé dans l’associationnisme ! Tes Attributs sont éternels alors comment puis-je être avec Toi ? Ton essence est exempte de tout défaut (`ilal), comment mon essence peut-elle atteindre Ta Proximité ? Tu n’as point de rivaux, comment songerais-je à compter sur autre que Toi ? « Ces mots sonnent comme un écho venu de l’Esprit Saint. C’est comme si le cheikh les avait empruntés aux hymnes des anges porteurs du Trône et ceux qui l’entourent ou bien aux glorifications des âmes errant dans l’horizon de l’Assemblée Suprême. Ce sont des mots qui portent le parfum de notre maître le Messager d’Allah - paix et bénédictions sur lui -, un rayon de lumière puisé dans l’Arbre de l’Aboutissement (Sidrat Al-Muntahâ), une réverbération de la Vérité (haqîqah) et de la Législation (charia). Le tasawwouf est, pour nous, la science de la compréhension de la gnose. Il consiste en la pratique perfectionnée de l’Islam, la réalisation de la foi et la confirmation de la bienfaisance. C’est pourquoi il s’agit d’une discipline obligatoire. Mais elle ne peut s’acquérir par la simple lecture. Cela apparaît de façon manifeste chez ceux qui étudient le tasawwouf de manière théorique, sans pour autant le mettre en pratique ! Il se peut même qu’ils jouissent des titres les plus élevés, mais ils sont, selon l’expression même de mon père, des «véhicules humains» ou les «coursiers de la connaissance». Mais l’essence du soufisme consiste à dévoiler les secrets de l’univers, pour s’exposer aux lumières des soleils des vérités. Il est donc indispensable, en sus de la science, d’endurer et de pratiquer assidûment.Le tasawwouf, c’est la crainte référentielle de Dieu. Cheikh Mohamed Zakî Ibrâhîm


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