Algérie

Epinglant les «médiocres prestations» Les sénateurs tirent sur Air Algérie



Le Conseil de la Nation a débattu hier, en séance plénière, le projet de loi déterminant les règles générales de l'aviation civile, présenté par le ministre des Transports, M. Mohamed Maghlaoui. Les membres du Conseil de la Nation se sont surtout attardés, lors de leurs interventions, sur les «médiocres» prestations de service offertes par l'aviation civile, en général, et celles de la compagnie nationale Air Algérie, en particulier. «Tous les secteurs pour lesquels nous avons voté des lois dans le sens de leur libéralisation ont connu des améliorations, à l'exception du transport aérien», a fait remarquer un sénateur à l'adresse de M. Maghlaoui. Les retards enregistrés dans les vols d'Air Algérie, le manque de communication avec la clientèle, ont constitué le gros des griefs retenus contre le trafic aérien en Algérie. D'autres intervenants se sont prononcés en faveur de l'ouverture du secteur, en se demandant avec insistance pourquoi Air Algérie continue de garder jalousement le monopole à l'heure de l'ouverture dans le monde entier. A la question des retards enregistrés par Air Algérie, M. Maghlaoui a rétorqué que cette compagnie, qui se trouvait dans une situation «catastrophique» il y a quelques années seulement avec une flotte vieillissante, de 21 ans d'âge en moyenne, dispose aujourd'hui d'une trentaine d'appareils avec une moyenne d'âge de 4 ans. Air Algérie doit en outre acquérir dix avions supplémentaires pour faire face à une forte demande de trafic aussi bien au niveau international que domestique, a expliqué le ministre. «Avec 29 appareils, il n'est pas possible de répondre à la demande de voyage vers l'étranger et en même temps relier les principales villes du pays», a souligné M. Maghlaoui. A une question sur la possibilité de développer le réseau national, beaucoup de villes n'étant pas - ou pas suffisamment - reliées à la capitale, le ministre a expliqué que pour l'heure, cette possibilité est à écarter eu égard justement au manque d'appareils. A un sénateur qui s'inquiétait du sort réservé aux pilotes de l'ex-compagnie Khalifa Airways, M. Maghlaoui a indiqué qu'une partie de ces nouveaux pilotes ont été pris en charge pour une formation en Jordanie, dont une centaine sont employés aujourd'hui par Tassili Airlines. «Les autres seront recrutés progressivement avec l'acquisition de nouveaux appareils», a assuré le représentant du gouvernement. En réponse à une question sur les tarifs «élevés» pratiqués par Air Algérie à destination du Sud, M. Maghlaoui a estimé que les tarifs sont jugés élevés par rapport au pouvoir d'achat des citoyens, mais qu'en réalité ils ne couvrent que partiellement les charges du transport aérien. Les tarifs aériens «sont soutenus par l'Etat qui verse 2,5 milliards de dinars par an à Air Algérie au titre de la subvention», a fait valoir le ministre. En outre, a-t-il ajouté, le ministère des Transports, en collaboration avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, prend en charge le transport des étudiants résidant dans le Sud. Cette mesure va s'ajouter à la nouvelle disposition prévue par la loi de finances 2008 qui prévoit le transport gratuit par avion pour les grands malades du Sud nécessitant un transfert vers le nord du pays. «Mettre l'avion à la portée de tous reste cependant le but de la politique gouvernementale», a souligné M. Maghlaoui. Concernant le taxi aérien reliant certaines villes du Sud, le ministre des Transports a indiqué que ces petits appareils répondaient parfaitement aux normes de sécurité. «Les normes de sécurité imposées dans l'aviation civile sont aussi rigoureuses pour les gros porteurs que pour les avions de 20 places», a affirmé le ministre des Transports. Les normes de sécurité les plus strictes imposées aujourd'hui par les organismes internationaux chargés de la sécurité de l'aviation civile dans le monde, «sont strictement appliquées en Algérie tant au niveau des aéronefs que des aéroports», a assuré M. Maghlaoui. Concernant l'ouverture du ciel aux compagnies privées, M. Maghlaoui a réitéré le refus des pouvoirs publics d'ouvrir ce secteur «pour permettre à Air Algérie de se développer davantage et d'être capable de défendre sa part de marché». Enfin, le ministre a répondu à une série de questions liées au rail en Algérie, en indiquant que le TGV n'était pas la priorité du gouvernement, qui opte plutôt pour le développement du réseau national de voies ferrées dans toutes les régions du pays. «L'Algérie a besoin de développer le réseau de chemins de fer dans toutes les régions pour rendre le train accessible à tous les citoyens», a affirmé M. Maghlaoui, qui soutient que le TGV n'est par contre pas à la portée de tout le monde. Le choix de l'Algérie est de «mettre en service un train roulant à la vitesse convenable de 160 km/h et couvrant l'ensemble du territoire national», a ajouté le ministre.


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