Epilogue
Un bon point pour la justice algérienne qui, après deux années de batailles juridiques, vient d'obtenir gain de cause à propos de l'extradition de Abdelmoumène Khalifa. Elle doit avoir cravaché dur pour cela, et une personnalité à Londres doit en avoir fait son credo. Nous avions nommé Mohamed-Salah Dembri. Beaucoup pensaient jusque-là que la crédibilité de la justice algérienne prendrait un coup sérieux si elle ne gagnait pas cette bataille, après celle procédurière. Voilà, c'est fait. Certes, d'après ce que l'on sait, il y aura un recours auprès de la Cour suprême, qui confirmera ou infirmera la décision de l'extradition au mois de novembre prochain. Bien entendu, pour le second cas, il faut des éléments nouveaux autres que ceux politiques avancés jusque-là par l'accusé. Ce qui est loin d'être évident. D'autant plus que les « arguments » politiques, derrière lesquels se cachait le nabab déchu, n'ont pas tenu la route. Et que les garanties présentées par le ministère de la Justice algérienne, quant au jugement de Khalifa conformément aux principes des droits de l'homme, ont dû irrévocablement convaincre la justice britannique qui, comme on le sait, passe pour être la plus indépendante de par la planète.D'aucuns devinent aisément que, pour le Royaume-Uni, l'Algérie pèse plus lourd qu'un individu qui a déjà « prouvé » ses méfaits en s'adonnant au blanchiment d'argent sur le sol même où il demande asile. Enlisé jusqu'au cou, il est également poursuivi par la justice française.Accusé de plusieurs chefs d'inculpation, « association de malfaiteurs, vol qualifié, détournement de fonds, faux et usage de faux' », il aura à répondre de ses actes. Cependant, le groupe Khalifa, qui allait devenir autant dire un Etat dans un Etat, avec ses avions, ses banques et autres biens colossaux, a été débusqué in extremis, sinon longtemps après que le mal a été fait, alors qu'on observait son ascension vertigineuse sans mot dire. Aussi, le commun des gens se demande pourquoi l'on a mis beaucoup de temps pour découvrir le pot aux roses et qu'on l'avait, pour ainsi dire, laissé jusque-là évoluer en toute quiétude. Autant, il a pris un superbe envol, autant la chute a été dure, et pour lui et pour autrui. De terribles incidences : pertes de plusieurs milliards de dollars, ruine de beaucoup de familles et mise des caisses algériennes à l'encan.Des affaires pareilles existent à la pelle. Pour peu qu'on les feuillette, bon nombre de Khalifa seront mis au jour. Parce que la corruption gangrène horriblement l'Etat. A tous les niveaux.
Posté Le : 27/06/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. Boumaza
Source : www.elwatan.com