Algérie

EPE Alfapipe Annaba



Fermeture de l?unité de production Depuis hier, l?unité de production de tubes, l?Algérienne de fabrication de pipe (Alfapipe), dont les 570 travailleurs avaient entamé une grève le 17 juin 2007, est fermée. Annaba. De notre bureau Exception faite des responsables désignés pour assurer l?astreinte de la direction, aucun travailleur, gréviste ou non, n?a le droit d?y accéder. Le directeur général de cette filiale de production, encore propriété du groupe Sider, motive cette mesure extrême édictée par la décision n°33-07 du 4 août par ce qu?il a qualifié de grève illégale. Il a également argumenté par des intimidations, menaces et actes de violence physique commis sur des personnes s?étant démarquées du mouvement, ainsi que des actes de sabotage. Selon lui, ces actes auraient été commis sur le patrimoine de la tuberie. Toutes ces accusations sont rejetées par les membres du comité de participation et du syndicat. A de rares exceptions, ils sont appuyés par les 570 travailleurs qui forment les effectifs de cette entreprise publique économique. Malgré l?autre mesure extrême portant en la transmission par la DG d?une notification de suspension de fonction à tous les grévistes, le mouvement de grève se poursuit toujours. Avec cette décision de fermeture, la situation demeure extrêmement tendue. Et rien ne permet d?entrevoir une éclaircie. Tout porte à croire, au contraire, qu?elle va vers le pourrissement. Cette fermeture n?est qu?un sursis que s?accordent les gestionnaires avant la rentrée sociale, synonyme de paralysie économique de l?entreprise. L?on s?achemine de plus en plus vers la radicalisation des positions des parties en conflit. Rappelons que la grève déclenchée par les travailleurs avait essentiellement pour dessein de protester contre le licenciement du président du comité de participation. Celui-ci aurait eu le tort de s?adresser aux plus hauts responsables de l?Etat. Son but était de les sensibiliser à la nécessité de faire application au profit d?Alfapipe du principe de la « préférence nationale » pour l?octroi d?un marché lancé par le ministère des Ressources en eaux pour un montant de 1,5 milliard de dollars. Démarche vaine, puisque ce sont les Chinois et les Turcs, les deux seuls concurrents d?Alfapipe, qui ont décroché le marché portant sur la fourniture de 1300 km de tubes. Face à une situation aussi bloquée, des gestionnaires responsables et soucieux de l?intérêt et de l?avenir de l?entreprise auraient plutôt cherché, estime-t-on dans l?opinion publique locale, à faire appel au dialogue et à la concertation. C?est tout le contraire qui se produit jusqu?à présent, d?autant que la durée de la fermeture n?a pas été fixée. Compte tenu de l?absence de plan de charge, elle pourrait être indéfiniment renouvelable. Des consignes particulières précisent que les agents non grévistes au sens de la décision n°31/07 seront en congé annuel. Le dispositif actuel de sécurité devra être renforcé et adapté aux exigences de cette situation exceptionnelle, ainsi que la mise en place de mesures complémentaires en fonction de l?évolution de la situation. Pour leur part, les travailleurs n?en démordent pas et se disent victimes d?une injustice. Ce sentiment est d?autant plus tenace que la pratique et les orientations de leur direction générale apparaissent aberrantes à leurs yeux. C?est dire que c?est non sans une angoisse croissante que l?opinion publique locale se demande où va Alfapipe. C?est dans ce contexte d?intense bras de fer entre les travailleurs et leur employeur que se multiplient les appels au dialogue de plusieurs autres syndicats et travailleurs. L?interdiction d?accès à l?unité sous la forme d?une fermeture devrait pousser les travailleurs à radicaliser davantage leur mouvement. Une autre menace de grève est depuis hier discutée entre les travailleurs et leur syndicat. Celle-ci sera celle de la faim et touchera la totalité des 570 travailleurs. La vingtaine d?entre eux qui s?étaient soumis à la décision de la direction de suspendre leur mouvement se seraient rétractés et auraient repris la grève.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)