Algérie

«Envoyez votre demande... par courrier»


«Envoyez votre demande... par courrier»
Une arête dans l'?sophage de la présidence à vie. Barakat, mouvement proscrit et ses membres jetés aux chiens, a refait surface.Hier à Ben Aknoun, non loin du siège du Conseil constitutionnel (CC), la délégation du mouvement Barakat a été «élégamment» rabrouée par les officiers émissaires de Mourad Medelci, le président du CC, décidés à ne rien laisser passer. Ni les messagers ni leur message et son contenu subversif n'étaient les bienvenus et/ou en odeur de sainteté en ce boulevard 11 Décembre infesté de policiers. «On m'a dit de vous dire que vous ne serez pas reçus parce que votre mouvement n'a pas d'agrément et vous ne pouvez pas non plus déposer votre lettre de saisine puisque les statuts ne vous confèrent pas ce droit», répète l'émissaire de Medelci, en restituant l'enveloppe dans laquelle est enfermée la demande de destitution du président Bouteflika à ses expéditeurs : les porte-parole de Barakat, Mustapha Benfodil et Amina Bouraoui en l'occurrence.Sur le dos de l'enveloppe, l'adresse du Conseil constitutionnel : boulevard du 11 Décembre1960, El-Biar/Alger, griffonnée à la main. «Envoyez votre demande par courrier», enjoint, l'air presque sérieux, l'émissaire officiel. «Je ne connais pas un autre moyen (que la poste)», ajoute-t-il à l'endroit d'une Bouraoui perplexe, invitée, comme ses camarades, à bouger de là «parce que rester longtemps debout est mauvais pour la circulation sanguine».A 11h15, le camp est levé. Illico presto. Sans même les bastonnades et ratonnades pourtant admises et d'usage en RADP. «Aujourd'hui, nous avons marqué le coup et nous nous projetons déjà dans les actions futures», annonce Benfodil entre deux plates excuses d'un agent de l'ordre, visiblement excédé par le traitement indigne et musclé réservé par ses collègues d'Alger-Centre au reporter engagé. Un exposé des motifs, un rappel des dispositions constitutionnelles, la demande portant application de l'article 88 s'achève par une interpellation directe du président du Conseil constitutionnel pour actionner la procédure de destitution et déclarer l'état d'empêchement. «Le mouvement Barakat vous fait endosser la responsabilité devant l'histoire, devant Dieu, le peuple et les générations futures et vous demande de veiller à l'application de cet article (article 88) de la Constitution.»


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