Algérie

Envoi de SMS pour inciter les Algériens à aller voter : «C'est l'ARPT qui gère cela»


Surpris, réveillés, dérangés… l'appel à  l'accomplissement du «devoir électoral», le 10 mai prochain, a été perçu comme une intrusion dans la vie privée. Environ 30 millions d'Algériens ont reçu des SMS de la part du ministère de l'Intérieur les appelant à  voter au prochain scrutin. En outre, d'autres messages, envoyés par le ministère de la Défense, appelaient les Algériens à  dénoncer «les résidus terroristes».
Si une partie de la société préfère faire la sourde oreille à  ces «messages surprise», d'autres n'hésitent pas à  dénoncer une atteinte à  la vie privée. Certains qualifient ces appels au vote comme un harcèlement. Le citoyen est libre de voter ou de boycotter, alors pourquoi influencer son choix s'interroge-t-on. Les opérateurs de téléphonie mobile sont pointés du doigt. Pourquoi autorisent-ils le ministère de l'Intérieur à  éplucher les numéros pour pourvoir envoyer des SMS ' En fait, ce n'est pas le cas, nous dit-on. La procédure est, en théorie, règlementée et, juridiquement, des textes autorisent ce genre de procédures, au détriment de l'accord du citoyen. «Nous avons signé un cahier des charges avec l'ARPT. Un article stipule que nos services sont sollicités pour des raisons d'utilité publique», révèle un cadre d'un opérateur téléphonique, qui a requis l'anonymat. Notre source ajoute que «c'est l'ARPT qui reçoit les notifications d'une autorité… L'ARPT, à  son tour, nous envoie le contenu du message que nous transmettons par la suite à  nos abonnés. Ceci est valable pour les trois opérateurs présents en Algérie. Les envois sont bien évidemment gratuits». Une chose est sûre, l'insistance des pouvoirs publics à  inciter les citoyens à  aller voter révèle une inquiétude certaine sur l'abstention. Ce n'est pas la première fois que les citoyens sont interpellés par SMS provenant d'une seule source. Avec le concours des trois opérateurs, des messages ont été envoyés pour contrer «le faux appel à  la révolution en Algérie, un certain 17 septembre 2011». Le SMS en question rappelait aux Algériens que «la date du 17 septembre coïncide avec le massacre commis par l'entité sioniste contre 5000 Palestiniens à  Sabra et Chatila en 1982». Au bout du compte, il s'est avéré que l'appel à  «la révolution» et les SMS ont été l'œuvre d'animateurs d'une seule officine.
 
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