Des lois exhaustives et claires. C'est ainsi que des universitaires et
spécialistes de l'environnement qualifient les textes de loi sur la protection de
l'environnement et sur la gestion et le contrôle des déchets.
Mais sur le plan de l'application de la panoplie de dispositions
contenues dans ces textes, les avis ne convergent pas. Pour certains, beaucoup
reste à faire en matière de gestion des déchets industriels, pour d'autres, la
situation des zones industrielles et l'absence de traitement des déchets par
les industriels, est un signe révélateur du travail à faire en matière de
protection de l'environnement. Le débat sur le sujet a été animé, mercredi, en
marge du salon international des équipements, des technologies et des services
de l'eau SIEEPOLLUTEC, qui a été clôturé jeudi.
Comment réduire l'impact des
effluents industriels et jusqu'où peut-on aller pour la dépollution d'un
terrain contaminé ? Les conférenciers se sont contentés de traiter la question
de façon académique, en revenant sur les textes de loi existants, sans
toutefois, aller au fond de cette problématique qui, pourtant, se pose avec
acuité, ces dernières années avec le développement du tissu industriel. Pour M.
Hassani, de l'université d'Oran, les industries génèrent beaucoup d'agents de
pollution qui migrent vers le milieu naturel et lorsque ces usines
industrielles sont transférées, se pose alors le problème des mémoires des
sites industriels et de la décontamination des terrains, des polluants
organiques tels que les hydrocarbures, les métaux lourds, etc. «Chaque pays
doit avoir une politique propre face à ce drame», explique le conférencier qui
insiste que la législation oblige tout pollueur à la dépollution ou
décontamination des sites dégradés ou nappe d'eau souterraine polluée. Cependant,
avant de lancer toute opération de dépollution, le problème de financement se
pose. «La décontamination a un prix», dira M. Hassani. «Les alternatives
curatives sont coûteuses et dangereuses et la meilleure solution au problème
reste la prévention», estime le même conférencier, car difficile dans ces cas
de déterminer les responsables lorsqu'un temps considérable s'est écoulé entre
l'arrêt de l'usine et le lancement de l'opération de dépollution. En 2002, le
cadastre a estimé à 300.000 tonnes de déchets rejetés et plus de 2 millions de
tonnes de déchets dangereux stockés. Une situation qui incite à réfléchir sur
une solution à cette catastrophe écologique dans cette ère de mondialisation et
de développement durable. C'est dans ce même contexte qu'enchaîne le directeur
de l'assainissement et de l'épuration de la SEOR, société de l'eau et de
l'assainissement d'Oran, José Luis Delgado en présentant une communication sur
l'épuration et le contrôle des rejets industriels de la wilaya d'Oran. Selon le
conférencier, la société de l'eau rencontre beaucoup de problèmes avec le
réseau d'assainissement qui reçoit la majorité des déchets, domestiques et
industriels. Il serait préférable de limiter ces rejets pour éviter des
problèmes dans le fonctionnement des stations de relevage et d'épuration. Pour
cela, la loi 09/2009 sur la protection de l'environnement, impose aux
industriels une autorisation de déversement des déchets dans le réseau
d'assainissement. Dans le cadre de l'application de cette loi, 320 entreprises
seront contrôlées et toute unité qui ne répond pas aux normes sera rappelée à
l'ordre.
Pour le ministère des Ressources en eau (MRE), le problème des rejets
sera réglé par l'application de la loi qui impose aux industriels la
réalisation de stations de pré-traitement. Une loi qui sera appliquée dans
toute sa rigueur, a assuré le secrétaire général auprès du MRE. Des mises en
demeure et des décisions de fermeture seront adressées aux contrevenants.
Posté Le : 22/05/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mokhtaria Bensaâd
Source : www.lequotidien-oran.com