Qui dit vrai?
«Lhomme nest responsable que dans une proportion de 20% dans le phénomène du réchauffement de la planète...»
Lhomme de la rue ou le simple observateur du temps qui a prévalu en ce début de mois de juin aurait remarqué, sans pour autant être un scientifique, le décalage de saison dans cette période de fin mai début juin. Les caprices du mois davril, en plein soubresaut énergétique en cette période de début dété, ont relancé à bâtons rompus à travers, des médias, le thème des dérèglements climatiques.Les monts de lAtlas tellien douest en est - passant par les montagnes dIffelaoussene de Tlemcen, lOuarsenis, le Zakar, lAtlas blidéen, le relief escarpé du Djurdjura, les Babor et jusquaux confins des Aurès et de lAtlas saharien - étaient couverts plusieurs jours de suite de cumulo-nimbus à vous donner des frissons dun début de mois de février, et semblaient «dhumeur climatique» tout autre que celle habituellement débordante de couleurs et de signes avant-coureurs gorgés des lumières pétillantes du Midi.De violentes chutes de pluie, surtout à lest du pays, ont eu, comme à laccoutumée, leur lot de victimes. Dans la région méditerranéenne, les impluviums ont enregistré dimportantes quantités deau, notamment en France, où à Ajaccio le record des précipitations a dépassé en 24h la quantité de pluie habituellement réceptionnée en un mois. En Asie, le cyclone Nargis a provoqué la mort de plus de 34.491 personnes, selon le bilan, officiel, et 2,5 millions de sans-logis. En 2006, un méga-tsunami accompagné dun séisme qui dépassa les 9° sur léchelle de Richter, a ébranlé 6 pays dAsie, dont la forte magnitude a même fait bouger laxe de la Terre. «Le profil climatique vécu en ce mois de mai, était tout à fait prévisible et facilement identifiable dans le premier modèle climatique et sismique déjà réalisé, en 2000, pour lAlgérie. Dailleurs, même la canicule de 2003, qui a fait des milliers de morts, notamment en France, nous en avons parlé bien avant sa réalisation», relève le Dr Loth Bonaterro, professeur à luniversité de Blida, lors dune conférence tenue au siège de la wilaya, à loccasion de la Journée mondiale de lenvironnement.Ces perturbations climatiques glosées dans les médias locaux et étrangers, revêtent depuis quelques années, faut-il le préciser, un caractère planétaire dans leur portée. Cela peut être perçu, de lavis des spécialistes, on ne peut plus clairement, comme des signes annonciateurs de grands bouleversements climatiques, corroborés, par ces mêmes avis, à coups de chicanes scientifico-philosophiques. Dautres spécialistes qualifient tout simplement darnaque du siècle, ces «histoires» de bouleversements climatiques, de diversion, parfois, par rapport aux vrais problèmes de fond, quils préfèrent situer ailleurs, que de parler de conflits naissants à cause de la raréfaction des ressources hydriques, des préoccupations dordre énergétique ou de la famine...La Grande Arnaque, documentaire du producteur britannique Martin Durkin, diffusé le 8 mars 2007, sinscrit dans une perspective tout à fait à lantipode du film de lancien vice-président démocrate américain, Al Gore, une Vérité qui dérange, dailleurs co-primé, du prix Nobel de la Paix, la même année 2007 avec le groupe dexperts de lONU du Giec. Ce qui illustre, à bien des égards, lécart des attitudes face à la problématique des changements climatiques.Toutefois, beaucoup de scientifiques sinquiètent. La sémantique des SOS lancés est à lalerte rouge: que rien ne bouge, il faut rebrousser son chemin à ce mode de développement consommateur de temps, despace et de ressources naturelles. Le Groupe (onusien) dexperts intergouvernemental sur lévolution du climat (Giec), prédit une hausse de 1,8 à 4°C de la température moyenne planétaire dici 2100. La limitation de cette hausse à 2°C, selon les chercheurs, va engendrer une baisse de 0,12% du taux de croissance du PIB de la planète, à partir de 2030. LAlgérie consacre annuellement 1,36% de son PIB à la lutte contre la désertification. Sur des sites consacrés au thème du changement climatique, nous pouvons lire: Ça y est, la banquise commence à seffondrer.Le krach écologique est annoncé pour 2030 ou encore, «La fin du monde pour le 13 avril 2036?» À y regarder de près, sans présupposés dordre idéologique ou encore intérêts géostratégiques, les méthodes en usage dans létude et lévaluation du climat, adoptées par lensemble de la communauté des chercheurs, puisent dans les mêmes outils que procurent les sciences dites fondamentales: les mathématiques, la chimie, la physique, linformatique..., ce qui présuppose un écart dappréciation un tant soit peu tolérable. Tous les scientifiques saccordent à dire que lactivité solaire se caractérise par des phénomènes de périodicité qui peuvent sétaler sur des siècles, voire des milliers dannées.Les scientifiques lient directement les grandes phases de lhistoire de la climatologie du globe à cette activité du rayonnement solaire. La Terre ainsi a connu des périodes glaciaires et des phases de déglaciation ou de réchauffement. Les adeptes de la thèse du «tout va bien» saccrochent mordicus à dire que la part anthropique (due à lhomme) dans le phénomène du réchauffement est insignifiante, ce qui suppose la poursuite du progrès dans le même modèle de développement, sans aucun risque majeur.Alors faut-il crier haro sur les changements climatiques, ou chercher languille sous roche des «tout va bien»? Lintérêt gouverne le monde...
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Posté Le : 11/06/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed ABDELLI
Source : www.lexpressiondz.com