L'Algérie est favorable à la reconduction du protocole signé en 1997 à Kyoto (Japon) relatif à la réduction des émissions de gaz à effet de serre soupçonnés d'accentuer le réchauffement climatique. En 2012, ce traité international doit être revu car n'ayant pas atteint les objectifs tracés à sa signature et à sa ratification. A Alger, un atelier de préparation à la 17ème conférence des nations-unies changements climatiques et le développement durable prévue à Durban planche sur le sujet.
« Une position commune des pays arabes et africains serait d'obtenir le Kyoto II. Cela veut dire une deuxième période d'engagement des pays développés pour la réduction des gaz à effet de serre. Tout le monde dira que ce n'est suffisant puisque ce protocole ne couvre pas l'ensemble des émissions des gaz à effet de serre, à peine 25 %. La position à tenir est de maintenir cet instrument légalement contraignant au complet, l'améliorer et le renforcer. L'Algérie, comme l'ensemble des pays arabes et africains, soutient le Kyoto II », a déclaré Kamel Djemoui, sous-directeur chargé du changement climatique au ministère de l'Environnement, sur les ondes de la chaîne III de la radio algérienne. Les Etats-Unis, qui ont signé le protocole sans le ratifier, sont contre le Kyoto II. De même pour la Russie et le Japon, réputés pays grands pollueurs. L'Algérie et la Chine présideront le Groupe des 77, qui rassemble les 130 pays en développement, à partir de 2012. Ils auront à mener les négociations sur ce dossier complexe. Alger abrite depuis mardi 11 octobre les travaux de l'atelier préparatoire à la 17ème conférence des Nations Unies sur les changements climatiques et le développement durable prévue à Durban (Afrique du Sud) en décembre prochain. L'atelier regroupe les négociateurs arabes et africains. Ils doivent discuter, entre autres, de la sécurité alimentaire, du transfert technologique et les financements des opérations de lutte contre la pollution (fonds vert).
Etre actif dans les négociations
« Les pays en développement ne sont pas historiquement responsables du changement climatique. Ils doivent être aidés sur les plans financier et technologique par les pays développés qui sont, eux, responsables de ce changement. Nous devons nous engager à être activement présents dans les négociations pour défendre les intérêts communs des pays arabes et africains mais aussi nos spécificités nationales du fait que nous soyons un pays mono exportateur d'hydrocarbures. Nous devons préserver nos ressources en eau et notre littoral et assurer notre sécurité alimentaire », a appuyé Kamel Djemoui rappelant le lancement par l'Algérie du « Plan national climat » au début 2011. Un plan qui doit préciser la stratégie climatique future de l'Algérie. « Les pays développés sont entrain de transférer leurs responsabilités sur les pays en développement arguant du fait que certains d'entre eux sont émetteur de gaz à effet de serre et que l'effort doit être partagé. On doit faire attention à cela car ce transfert de fardeau va freiner notre développement économique. Cela va nous faire perdre du temps et de l'argent pour une situation dont nous ne sommes pas responsables », a-t-il insisté.
Répartir l'effort de manière équitable
Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, a, à l'ouverture de l'atelier d'Alger, rappelé que l'Algérie, dans le cadre de la lutte contre la pollution a réalisé un projet de capture et de stockage du carbone dans le sous sol à Ain-Salah dans le sud algérien. Parlant du plan adopté cette année sur les nouvelles énergies, le ministre a indiqué que l'Algérie fera partie dans vingt ans des pays produisant 40 % de leur électricité de l'énergie solaire. Il a estimé que l'Algérie souhaite une répartition équitable des efforts entrepris pour limiter le réchauffement climatique. « L'Algérie envisage d'user de tous les atouts dont elle dispose pour marquer de son empreinte l'émergence d'un monde respectueux de l'environnement alliant, de manière judicieuse, progrès économique et protection de la nature », a-t-il promis.
Posté Le : 15/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel Hamzi
Source : www.maghrebemergent.info