Prolifération des décharges sauvages
L?inexistence totale de civisme a mené les citoyens et les conducteurs de véhicule à jeter les sachets pleins d?ordures et à déverser les bennes à ordures n?importe où à travers le territoire de la wilaya de Tipaza. Pourtant, cette région a pour principale vocation le tourisme. En face des villas qui ont été vendues à des centaines de millions de centimes, nous avons surpris un véhicule militaire et une camionnette en train de décharger leurs ordures le long de la route de Magtaâ Kheïra. Des pyramides de gravats et d?ordures s?entassent sous le regard des passants. L?artisan qui travaille au sein de l?entreprise publique à Douaouda nous déclare : « C?est l?endroit le plus proche, et les gars de Douaouda m?ont proposé ce lieu pour décharger ces gravats de mon chantier. Je ne connais pas la région car je réside dans la wilaya de Boumerdès. Est-ce que c?est interdit ? » Les autorités locales lancent des opérations de nettoiement dès que les monticules de gravats et d?ordures prennent du volume. « Nous avons avisé les services de sécurité, pour arrêter les personnes qui jettent les ordures au bord de la route », nous répond le chef de la daïra de Fouka. A côté des cités rurales érigées dans l?inégalité, en raison de l?exode massif des populations, des espaces sont jonchés de détritus et de sachets noirs. Des images désolantes défilent sous nos yeux. La protection de la nature et la préservation de l?environnement ne font pas partie des préoccupations quotidiennes des citoyens. Les entrepreneurs déchargent leur camion en pleine nature, sans que personne réagisse. Les gestionnaires des communes se soucient de la propreté des lieux à la veille de la visite de l?autorité de la wilaya ou de celle d?un membre du gouvernement. A la sortie ouest de Hadjout, nous avons surpris trois camions à bennes tasseuses qui déversaient les ordures à côté de l?oued. La ville de Hadjout, autrefois citée en exemple en matière de préservation de l?environnement, a malheureusement rallié aujourd?hui les rangs des communes sales. Certains oueds dégagent des mauvaises odeurs. Les routes de la wilaya sont goudronnées après avoir fait l?objet de travaux. En allant vers la corniche du Chenoua, des tas d?ordures sont érigés, juste en lisière avec l?oued qui se déverse dans la mer. En empruntant les sentiers de la côte est de la localité de Tipaza, nous sommes surpris par le degré d?insalubrité de cette étroite bande côtière du bassin méditerranéen. L?administration de l?environnement de la wilaya de Tipaza se contente d?annoncer en grande pompe les montants faramineux consacrés par l?Etat, pour la réalisation à l?avenir de quatre centres d?enfouissement techniques (CET), sans réellement s?imprégner de la réalité du terrain, ni même mener des actions continues de sensibilisation en faveur de l?écologie. Officiellement, on s?agite pour organiser des journées sur la protection de l?environnement, tout juste pour le folklore, car l?état naturel des lieux de la wilaya de Tipaza ne cesse de se dégrader, et plusieurs dizaines de tonnes d?ordures et de gravats sont jetées quotidiennement dans la nature, sans que personne s?inquiète, avant la construction des CET. Au fait, y a-t-il une politique environnementale dans la wilaya de Tipaza, en dépit des 22 points du programme de protection de l?environnement ? Une étendue qui est pourvue de sites naturels paradisiaques et féeriques sur terre et sous mer. L?éducation environnementale est absente. Aucun effort n?est entrepris pour développer l?écocivisme. Les instruments juridiques existent pourtant. Le développement de la wilaya de Tipaza passe inévitablement par l?entretien de ses espaces naturels, forestiers, maritimes et urbains.
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Posté Le : 22/11/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : M?hamed H.
Source : www.elwatan.com