Environnement Nécessité de revoir le mode de gestion

Bilan - Un million de tonnes d'ordures ont été collectées en l'espace d'un mois à la faveur de l'opération de nettoyage des différentes villes du pays.
Cette quantité révèle d'une part la complexité de la tâche qui attend les 17 000 agents de nettoyage mobilisés dans le cadre de cette initiative. Et d'autre part la nécessité de «revoir le mode de gestion des villes algériennes», a indiqué, hier, dimanche, le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville dans un débat ouvert avec les directeurs de l'environnement de wilaya et les responsables centraux du secteur.
Amara Benyounes a tout de même tenu à mettre en exergue la responsabilité du citoyen dans cette situation d'insalubrité sans omettre de rappeler celle de l'Etat.
Les pouvoirs publics sont appelés, dit-il, à assurer les moyens matériels et humains nécessaires pour garantir le respect des horaires de sortie des ordures. «Les Algériens ne devraient pas avoir l'impression de vivre dans une caserne pour se sentir obligés de sortir leurs poubelle à 20h précises», a-t-il souligné tout en insistant sur l'urgence de changer cette méthode de gestion de collecte des ordures avec comme point de départ une vision globale sur l'environnement. L'opération de nettoyage des villes exige «un projet global où seront mobilisés tous les moyens matériels disponibles avec la garantie d'une formation adéquate au profit des personnes en charge de l'opération et la sensibilisation du citoyen», abonde la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Aménagement du territoire, de l'environnement et de la ville, chargée de l'Environnement.
A ce sujet, nous apprenons, par la voix de Dalila Boudjemaa, que la formation d'agents spécialisés dans la collecte d'ordures, a concerné jusque-là pas moins de 10 000 agents. Les responsables des usines sont, eux aussi, sommés dans le cadre de cette nouvelle stratégie de préservation de l'environnement, de «se débarrasser de leurs déchets industriels et contribuer au traitement de leurs effets négatifs sur l'environnement», a souligné Mme Boudjemaa ajoutant que le taux de collecte d'impôts sur les ordures ménagères ne dépasse pas au jour d'aujourd'hui les 23 %. Ce qui explique les faibles ressources du secteur, selon elle.
Le nouveau ministre ambitionne, par ailleurs, de confier les différents centres d'enfouissement techniques dont en l'occurrence celui de Sidi Abdallah à des personnes «compétentes», dit-il. Cette mesure devrait résoudre le problème des ordures ménagères à Alger pour les 10 années à venir et même plus, selon le ministre. L'autre mesure qui devrait entrer en vigueur incessamment, a un lien direct avec la collecte des déchets hospitaliers. Les 48 wilayas du pays seront dotées de centres de collecte des ordures industrielles, notamment médicales, apprend-on auprès du ministre.
Benyounes a, enfin, annoncé une restructuration de son département à travers la désignation de directeurs centraux parmi les jeunes compétences. Il a dans ce sillage promis la régularisation de la situation de tous les travailleurs du secteur avant la fin de ce mois d'octobre.