Le MSP veut réinventer l'opposition ; avec une connotation à l'absurde. La question a été tranchée par son conseil consultatif qui a pris le soin de laisser la porte ouverte à toute autre éventualité alors que ses ministres continuent de siéger dans l'exécutif. Pour ce faire, il compte sur ses deux minuscules alliés des législatives et tente de ratisser dans les rangs des déçus du scrutin du 10 mai.
Cela cache la guerre de succession à la tête du parti. Entre un Mokri virulent dont le discours est à la mesure de ses ambitions et un Saïdi, guetteur du sens du vent, la tête de Soltani est en jeu dans ce duel.
Revenir dans l'opposition après plus de deux décennies de confortable cohabitation 'contre-nature' en laissant derrière 'les pièces à conviction', le mystère Ghoul qui est en fait le seul gagnant de l'Alliance verte et qui a d'ores et déjà fait le choix entre le MSP et le gouvernement, relève d'une stratégie politique surréaliste.
Le MSP va ainsi au-delà de la duplicité de son discours pour concrétiser sur le terrain de la pratique son double langage. Compte-t-il alors sur l'intensité de la contestation pour rallier une majorité à sa cause et se placer alors en principal acteur d'une opposition dont il sera le noyau dur.
Cela est possible dans une démocratie normale où les partis se battent autour de programmes ou se distinguent par les idéologies. Dans le cas algérien, avec le MSP et sa fragile coalition conjoncturelle, le chemin entrepris est problématique. Car, une telle entreprise exige de son initiateur un minimum politique et moral. Deux exigences qui semblent gravement manquer au MSP. Mieux encore, dans la discordance de 'ton' de ses responsables, il est laissé entendre que les décisions de son conseil consultatif ne sont pas définitives.
Soltani, ce soldat de la 25e heure de la politique algérienne, a eu déjà la maladresse de passer de l'autre côté, à deux jalons du 10 mai, vêtu d'un costume qui ne lui sied pas, pour se retrouver enfin dans une position chancelante, encore hésitant entre l'entrisme, qui est sa doctrine originelle, et l'opposition, qui lui est inconnue mais qu'il voudrait piloter. Une gymnastique qui risque de le disqualifier. Et pour longtemps. Les vertus de l'opportunisme ne sont pas politiques.
D. B.
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Posté Le : 22/05/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djilali BENYOUB
Source : www.liberte-algerie.com