ENTREVUE AVEC HAKIM BRAHIMI

1) Où êtes-vous né? Quand et pourquoi êtes-vous arrivé au Canada?
Je suis né le 30 janvier 1998 à Hydra, une commune d’Alger, capitale de l’Algérie. Ma famille et moi sommes arrivés au Québec le 25 janvier 2008, alors que j’allais avoir 10 ans. Mes parents voulaient prendre un nouveau départ dans la vie dans un pays occidental francophone. Le Canada nous a accordé un statut de résidents permanents, alors nous sommes venus nous installer ici.

2) Parlez-nous de vos passes-temps et des sports que vous aimez pratiquer?
J’aime la natation et le patin à glace. Je joue aussi au soccer et je m’entraîne régulièrement au gymnase.



3) Dans quel domaine étudiez-vous et pourquoi cette discipline en particulier?
Je commence mes études en génie mécanique à l’Université Concordia. J’ai choisi ce domaine parce qu’il me permet de combiner mes différentes compétences et intérêts en science, technologie et arts. Mon but est de pouvoir créer diverses applications de ces disciplines dans le monde matériel.

4) Comment avez-vous été découvert pour le cinéma?
J’ai été découvert comme acteur dans le film Antigone de la cinéaste Sophie Deraspe. Ils ont fait un appel ouvert de casting sauvage à mon collège et une professeure de littérature m’a suggéré de passer une audition. Je n’y ai pas trop pensé pendant un certain temps, mais j‘y suis quand même allé. Le directeur de casting a vu des centaines de candidats pour mon personnage. À ma grande surprise, j’ai été choisi comme l’un des quatre rôles principaux et le reste appartient à l’histoire.

5) Comment a été votre expérience de travail dans Antigone?
Je me suis familiarisé avec le processus de tournage d’un film en travaillant sur Antigone. Étant donné que mon personnage devait être abattu d’une balle et mourir sur le coup, j’ai également dû apprendre quelques astuces sur la façon de tomber mortellement pour la caméra. J’ai reçu cette formation d’un coordinateur de cascades parmi bien d’autres choses.

6) Comment avez-vous décroché votre nouveau film Montréal Girls? Ceci est votre premier rôle de premier plan.
Tout a commencé une nuit d’été calme et paisible, après que je suis rentré du travail. Je regardais la lune qui brillait sur moi. Je me demandais ce que j’allais devenir dans quelques années. Le lendemain, j‘ai reçu un message de l‘assistante de ma réalisatrice Patricia Chica car, étonnamment, elle me cherchait depuis un moment, mais n‘avait pas été en mesure de me trouver. On m’a demandé de leur envoyer une audition vidéo de quelques scènes pour le rôle principal de son nouveau film. J’ai reçu un rappel pour une rencontre avec elle immédiatement après qu’ils l’avaient regardé. Tout s’est passé très rapidement.

7) Parlez-nous du personnage de Ramy que vous incarnez dans Montréal Girls? Est-il similaire ou différent de qui vous êtes?
Le personnage principal Ramy a la particularité d’incorporer des expériences de ma vie étudiante personnelle ainsi que les situations de vie passées de ma réalisatrice Patricia Chica. L’histoire se rapporte à plusieurs facettes de sa vie passée, y compris quelques aspects du personnage de Ramy ainsi que des autres personnages principaux. Je me suis beaucoup impliqué dans la création de Ramy. Patricia et moi avons eu de longues conversations et elle a incorporé au scénario plusieurs aspects que j‘ai apportés au personnage. Nous avons une façon de travailler très collaborative.

8) À quoi ressemble la préparation d‘un rôle principal aussi important? Parlez-nous de votre processus de jeu?
Depuis trois mois, ma réalisatrice Patricia Chica m’entraîne avec une méthode de performance impliquant l’énergie Chi. C’est pour moi l’un des aspects les plus importants que je considérerais pour mon avenir, en particulier dans le domaine du jeu d‘acteur, car il aide à contrôler et à ressentir naturellement les émotions que j’inclurais et développerais pour mes personnages. La méthode elle-même consiste à activer les chakras situés sur les différentes parties du corps humain. La connaissance de ces centres énergétiques et la maîtrise de leurs différentes propriétés contribuent à une meilleure communication entre les acteurs et le metteur en scène. Il permet de développer de nouvelles perspectives de jeu sur le plateau et d’exprimer les mouvements du corps avec une bien plus grande authenticité.

9) Quelle est votre contribution à la représentation des arabes sur nos écrans?
En tant que jeune acteur arabe dans un film québécois, cela me permet de briser les stéréotypes que nous avons de notre jeunesse culturelle. On a tendance à polariser les personnages arabes dans le cinéma, soit en les représentant faisant des métiers scientifiques ou mathématiques ou comme des délinquants, terroristes ou membres de gangs de rues. Le rôle de Ramy que je joue dans Montréal Girls permet de contredire ces clichés. C’est un personnage plutôt complexe et nuancé qui décide de suivre son instinct.

10) Vos acteurs ou célébrités préférées et pourquoi?
Anthony Hopkins pour son grand talent à exprimer subtilement mais parfaitement ses émotions et ses états d’être à travers ses personnages.
Bruce Lee pour son style de vie et son inspiration significative sur l’eau, un élément que j’apprécie et auquel je m’identifie.
Jacques Brel pour sa façon de considérer le talent et beaucoup d’autres êtres importants en philosophie, littérature, arts et sciences, auxquels j’ai été initié au collège.

Autre chose que vous aimeriez ajouter…
Je partage mon parcours d’acteur sur mon Instagram. J’invite les gens intéressés à me suivre et à interagir avec moi