Algérie

Entretiens algéro-français



Kouchner :« Faire de l?Algérie un pays frère » L?Algérie est un grand pays, un pays ami, nous voulons en faire un pays frère. » Et « ce qui a changé, c?est le ton. Il y a eu des événements graves, cela s?appelait la guerre d?Algérie, nous ne revenons pas là-dessus, c?est une autre génération. Paris : De notre bureau D?un côté vous avez les hydrocarbures, de l?autre côté il y a l?énergie nucléaire. C?est un socle formidable sur lequel nous allons avancer, vous verrez, les projets sont très grands. C?est en train de s?initier, de se mettre en place. Nous avons eu, c?est un mot pudique et diplomatique, des divergences et des fracas. Et bien maintenant, nous construisons ensemble les deux rives de la Méditerranée pour faire entre les pays, ça n?était pas toujours facile de penser qu?ils allaient devenir des pays frères, quelque chose de mieux », a déclaré hier après-midi le ministre français des Affaires étrangères à l?issue du déjeuner de travail qu?il venait d?avoir avec son homologue algérien, Mourad Medelci. Bernard Kouchner répondait à une question sur ce que pouvait être la particularité de la visite d?Etat qu?effectuera le président Sarkozy en Algérie du 3 au 5 décembre depuis la visite du président Chirac en mars 2003 et ce qui avait changé depuis dans les rapports entre les deux pays. « L?état d?esprit est celui que j?ai pris à mon compte tout à l?heure, dans la construction de cette fraternité nécessaire. Le passé a existé, la France était divisée, je pense que le temps n?est plus, le président Sarkozy l?a dit, ni à la repentance ni à l?acrimonie, le temps est sans doute, en tout cas je l?espère, à cette visite calme, éclairée, importante et décisive que ce qui s?est passé entre nos deux pays, mais il ne faut froisser personne, certains sont capables de l?entendre, d?autres non. Laissez le temps construire son temps, non pas du pardon mais du passé, ni pour les uns ni pour les autres le pardon est un mot qui s?impose et le temps des difficultés historiques et l?exemple c?est l?Union européenne. Si nous parlons d?Union méditerranéenne maintenant ce n?est pas un hasard », dira encore Bernard Kouchner à une autre question. Il dira que « dans l?Union européenne deux pays et d?autres, tous les pays de l?UE ont participé à des guerres les uns contre les autres, rien n?a été aussi terrible que ce qui s?est passé entre la France et l?Allemagne. J?espère que dans pas longtemps, la comparaison n?est pas raison, cela va se passer de la même manière d?un côté et de l?autre de la Méditerranée ». Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères algérien a indiqué : « Nous avons surtout revisité l?ensemble de nos relations sans exclusion aucune et reconnu que nous avons encore des efforts à faire pour qu?aujourd?hui avec les moyens dont nous disposons et avec la volonté politique dons nous disposons nous puissions faire de cette relation une relation stratégique. Mais il est évident que le passé ne peut pas être effacé et que nous avons des positions courageuses qui nous attendent et j?ai exprimé le souhait que ces positions puissent être mieux perçues aujourd?hui. » Mourad Medelci répondait à un journaliste qui lui demandait si le traité d?amitié avait été évoqué dans les entretiens entre les deux ministres. Faisant le point de ses entretiens avec M. Medelci, Bernard Kouchner a indiqué : « Nous avons parlé des dossiers qui nous sont communs, des dossiers bilatéraux, des dossiers qui vont être traités en partie ou complètement » lors de la visite d?Etat du président Sarkozy en Algérie et « qui sont prometteurs », « qui me satisfont très grandement, nous avons parlé aussi de ce qui entre nous continuait à être discuté », a-t-il souligné.Pour sa part, Mourad Medelci a relevé : « Nous avons travaillé de manière intense depuis plusieurs mois à la préparation de cette visite d?Etat, éclairés que nous étions par la volonté de nos deux présidents qui se sont rencontrés le 10 juillet à Alger et qui ont marqué le cadrage général de la coopération à la fois dans son esprit et dans ses grands axes. Cette coopération, qui est une coopération qui se situe à la fois au niveau économique mais également sociétal et humain, doit nous conduire à aller de l?avant pour faire de la coopération économique non seulement une réalité qui s?autoalimente mais une projection vers le futur beaucoup plus ambitieuse, parce que l?Algérie traverse aujourd?hui des conditions qui le permettent et parce que la volonté politique aujourd?hui plus que jamais converge vers une avancée plus substantielle des investissements français en Algérie dans différents domaines. » Sur le chapitre du projet de l?union méditerranéenne, le ministre algérien des Affaires étrangères a noté que « depuis juillet (date de la visite du président Sarkozy en Algérie) il a bien avancé dans les esprits des uns et des autres sans pour autant avoir aujourd?hui atteint le stade de non-retour dans la mesure où il y a encore beaucoup à convaincre à la fois au niveau européen mais également au niveau de la rive sud, encore qu?au niveau de la rive sud le message est bien compris et que pour l?essentiel il est bien reçu et qu?il sera soutenu. Il reste à faire ensemble les pas nécessaires pour démontrer que c?est un projet commun, qu?il est porté par tous ceux qui sont capables d?apporter à ce projet leurs ressources et leur bonne volonté et en même temps le retour en intérêt bien compris parce que ce n?est pas un projet d?aide, c?est un projet qui donne une vision à l?Europe, qui la rend plus solidaire de la rive sud de la Méditerranée et qui la renforce, de même qu?il renforce la rive sud qui, pour des raisons qui sont à la fois historiques, économiques et sociales, sait très bien qu?elle a beaucoup à gagner à cette relation avec l?Europe avec laquelle elle est d?ailleurs associée au niveau quasiment de l?ensemble des pays du Maghreb ». La refondation de la convention culturelle, scientifique et technique qui est arrivée à son terme (elle a été signée en 1986 pour vingt ans) a été renouvelée, d?autres segments, économiques et autres, lui ont été adjoints, a précisé Mourad Medelci. « Ce qui fait que nous avons maintenant en projet une convention de partenariat beaucoup plus large et cette convention va être mise en ?uvre à travers des accords particuliers qui chacun seront l?expression d?une volonté de faire un projet précis et concret. » Le ministre algérien a par ailleurs estimé que le rythme de déplacement des personnes de part et d?autre de la Méditerranée comme étant plus bas que ce qu?il pourrait être, mais qu?il y a une « volonté affirmée » d?améliorer les conditions d?accès aux visas, de rallonger la durée des visas pour tous ceux qui, Français, souhaitent venir plus souvent en Algérie, et notamment les hommes d?affaires et que « d?ici le 3 décembre nous aurons en tous les cas non seulement clarifié notre démarche qui, je crois, aboutit maintenant à des solutions très concrètes et, peut-être, nous l?espérons, les formaliser dans une déclaration plus engageante ».


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