Algérie

Entretien avec Omar Boudjerda sur le Festival national de Touggourt «Bouira est un carrefour naturel de la culture»



Entretien avec Omar Boudjerda sur le Festival national de Touggourt «Bouira est un carrefour naturel de la culture»
Publié le 25.11.2023 dans le Quotidien l’Expression

L'Expression: Vous annonciez il y a peu que vous alliez à ce festival de Touggourt qui s'est tenu du 12 au 16 novembre, à la bibliothèque principale de cette ville du sud. C'était un festival de la poésie chaâbie?

Omar Boudjerda: Certes, la poésie chaâbie a occupé une grande place dans ce colloque, mais y a eu des conférences et des débats.
Pas moins de 43 docteurs venus de Tunisie, d'Égypte, du Liban, de Jordanie, de Palestine même...Si le but pour les 37 poètes présents était circonstanciel, si les poètes ont chanté en pleurant et en se solidarisant avec Ghaza, l'objectif pour les conférenciers était plus large encore et plus profond. Il s'agissait de montrer les liens étroits entre l'art, la littérature, le théâtre et la résistance populaire et les révolutions dans les pays colonisés, occupés par la force, comme naguère l'Algérie et la Palestine, par exemple.

Oui, éveiller les consciences, secouer l'opinion endormie, comme on le voit actuellement en Occident... Qu'avez-vous lu à cette occasion?
Deux poèmes sur Ghaza. Deux poèmes comme chaque Algérien, chaque Arabe doit avoir au fond de son coeur lorsqu'il pense à cette ville martyre. J'ai donc écrit et lu «Dhym Ghaza» (Blessures profondes de Ghaza) et «Salou Ainya» (Mes yeux ont ruisselé).

Poème qui lui aurait valu un prix...
Si ce n'avait pas été un festival. Dans ce genre de rencontre, on n'attribue pas de prix. Mais chaque poète a eu droit à des applaudissements nourris. Et à une attestation de participation à la fin de ce festival.
Comment a-t-il été organisé?
La journée était divisée en trois parties. Entre 9h et 12h30 ou 13h, on a des lectures de poèmes. L'après-midi est consacré aux conférences et au débat, et entre 15 et 17h, ce sont les soirées poétiques où des poètes lisent librement leurs poèmes. Le soir, la fête se prolongeait sous les tentes à boire le thé, à parler de poésie avec le public qui venait en visiteur. Parfois, nous allions voir les oasis et nous y promener...
La nuit, sous les étoiles et la lune à son premier quartier, c'était féerique.

La ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, était-elle présente à ce grand événement, puisqu'il y a eu, selon le programme élaboré à cet effet, des docteurs venus de Tunisie, d'Égypte, de Jordanie, du Liban, de Libye et même de Palestine, comme le docteur Amina Abouhattab, dont l'intervention a porté sur son pays meurtri par tant d'années d'occupation et sur la résistance farouche de ce peuple héroïque?
La ministre est consciente, j'en suis sûr, de l'importance de ce festival. Si elle a préféré envoyer une ou deux personnes pour la représenter, c'est faute de temps.
L'agenda des ministres est très chargé en cette période de l'année qui va finir. Mais l'important est qu'il se soit bien déroulé et les objectifs fixés atteints. C'est avec de telles manifestations que l'on arrivera à faire bouger les lignes à l'intérieur du pays où le coeur des Algériens bat pour la poésie, le pays et la Palestine, comme au dehors où la position de nombre de pays occidentaux reste indécise vis-à-vis de la cause palestinienne.

Si vous aviez une influence quelconque au ministère de la Culture et des Aarts, quelle wilaya choisiriez-vous pour la tenue d'un tel festival afin qu'il ait plus d'impact, car vous avez remarqué sans doute, que l'événement n'a pas joui d'une très grande couverture médiatique.
Je dirais la wilaya de Bouira. Elle est un carrefour naturel pour la culture et le commerce. Et elle est si proche d'Alger. Vous parliez de la ministre de la Culture...Je suis certain, qu'elle aurait en cherchant bien dans son agenda, trouvé deux heures de libre. Cela aurait suffi pour qu'elle fasse le déplacement et dire ce qu'elle aurait à dire à cette occasion. Cela aurait rehaussé un tel festival.

Ali DOUIDI



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