Algérie

Entretien avec la poétesse et artiste peintre Fairouz Saïdi : «Mes poèmes sont un véritable puzzle !»



Publié le 20.07.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie

A. KERSANI

Souriante et d’une grande amabilité, Fairouz Saidi est une artiste complète, passionnée et déterminée à aller au bout de ses rêves. Poétesse dans les deux langues, française et amazighe, dessinatrice et artiste peintre autodidacte, le don était déjà là depuis sa tendre enfance, ne demandant qu’à s’épanouir. Rencontrée à l’Agora du livre à Chemini pour présenter ses deux recueils de poésie Prisonnière du passé et La dix-crête, Fairouz Saïdi, qui a reçu le 3e prix du concours de poésie d’expression amazighe organisé en marge de ce salon du livre avec un poème écrit juste avant le début de la manifestation, a bien voulu nous parler de son amour pour la peinture, de l’écriture et de ses projets.
Le Soir d’Algérie: Parlez-nous de vos débuts dans la peinture et d’où vous est venue cette passion pour l’écriture.

Fairouz Saïdi : Toute petite, j'ai commencé à dessiner, je peux dire d'une manière spontanée, naturelle. À l'école primaire, quand le maître a sélectionné mon dessin au milieu de gribouillis de mes camarades, ce qu’il a continué à faire d'ailleurs aux séances d'après, et l'a collé fièrement sur le mur. Ce jour-là, j'ai pris conscience de mes capacités et cela m'a encouragée à explorer ce don artistique, même en dehors de l'école. Malheureusement, les circonstances de la vie ont fait que j'aie abandonné cet art pendant plusieurs années et quand j'ai repris, récemment, j'ai essayé d'autres procédures pour améliorer mes techniques, comme le fusain, la pierre et autres techniques. Je me suis mise aussi à la peinture et j'ai réalisé plusieurs tableaux. Quant à la poésie que j'affectionne tant, j'ai coché mes premiers poèmes vers l'âge de 13 ans dans la langue de Molière, et depuis 4 années, je me suis mise à ma langue maternelle, le kabyle.

Quel genre d'art affectionnez- vous en peinture et en dessin ?

En général, je touche à tous les styles, allant de l'abstrait à la calligraphie. J’ai réalisé aussi des dessins pour des contes destinés aux enfants. Néanmoins, j'ai un vrai penchant pour le réalisme même si c'est le plus difficile à réussir.

Combien de tableaux avez-vous déjà réalisés ?

J'ai réalisé plusieurs tableaux pour des clients, qui étaient satisfaits de mon travail, ce qui m'encourage à continuer sur cette voie et j'ai aussi réalisé beaucoup de portraits et dessins, qui sont plutôt des reproductions. Mais, je suis incapable de vous en donner le nombre exact.

Est-ce que vous avez déjà exposé et si c’est le cas, où ?

A proprement parler, je n'ai jamais réalisé d'exposition personnelle. Mais, j'ai eu l'honneur d'exposer mes œuvres lors des différents salons du livre, qui se sont déroulés à travers l’Algérie : Béjaïa, Alger, Tizi Ouzou et Batna où était ma première participation en janvier 2021 à l'occasion du Nouvel An amazigh, sous l'égide du HCA. C'était ma toute première découverte du monde de l'art, ce qui m'a personnellement marquée.

Dans le domaine de l'écriture, combien d’ouvrages avez-vous publiés ?

J’ai publié deux recueils de poésie, le premier est Prisonnière du passé paru en 2020 aux éditions El Amel et dans lequel j'ai traité un seul type de sujet. C’était pour moi un exutoire ! Le deuxième est La dix-crête, publié en 2023 aux éditions Apic, dans lequel j'ai énormément diversifié mes sujets.

Quels sont les thèmes que vous avez abordés dans vos poèmes ?

Comme je viens de le dire, dans mon premier recueil, j'étais principalement focalisée sur un seul type de sujet, à savoir ma profonde détresse. Ce recueil était pour moi un véritable exutoire, une forme de thérapie. Dans le deuxième recueil, j’ai voulu faire différemment en diversifiant les thèmes de mes sujets. Pour le titre La dix-crête, certes, il porte en lui-même une partie de ma personnalité, car j'entends souvent autour de moi cette réflexion que je suis discrète, ce qui est à mon humble avis pas vraiment le cas, car je me décrirais plutôt comme une personne réservée.
Mais, mes poèmes sont un véritable puzzle, et recèlent en eux-mêmes, effectivement, une grande partie de cette discrétion.

Avez-vous publié des romans ?

Je n'ai pas publié de romans pour l’instant, seulement des recueils de poésie. En ce qui concerne le roman, pour l’instant je gribouille, je griffonne …enfin, j'explore ce petit monde avec un mélange d'envie et de méfiance et je peux juste dire que mon premier roman est en cours d'écriture.

L’expérience des salons du livre vous a-t-elle apporté un plus ?

Un salon du livre comme vous le savez, n'est pas seulement un lieu d'exposition et de vente. C’est surtout l'occasion de nouvelles rencontres avec d'autres auteurs venant d'horizons différents, d'éditeurs, d'artistes et surtout de lecteurs car ces derniers sont les véritables reflets de notre travail. Ce sont les autres qui valorisent notre production artistique par leurs regards et leurs sourires, leurs remarques, leurs demandes, leurs suggestions artistiques et par l’énergie qu'ils nous insufflent, on continue à produire et à nous améliorer. Sans eux, nous ne sommes rien du tout.

Parlez-nous de vos projets.

Pour mes projets, j'ai la tête qui bouillonne de plein de choses. Je dirai juste que pour certains, j'espère qu’ils sont réalisables à court terme. Mais, pour d'autres, ça demande de la persévérance et de la patience, des moyens supplémentaires, dont je ne voudrais pas dire plus aujourd'hui.

Entretien réalisé par Aziz Kersani




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