Algérie

Entretien avec l'ambassadrice d'Autriche à Alger : «Ouvrir le marché autrichien aux produits algériens hors hydrocarbures»



Entretien avec l'ambassadrice d'Autriche à Alger : «Ouvrir le marché autrichien aux produits algériens hors hydrocarbures»
La mission de l'ambassadrice autrichienne à  Alger consiste à  imposer les produits algériens hors hydrocarbures sur le marché de son pays tout en augmentant la part de marché des entreprises autrichiennes en Algérie dans différents secteurs, a-t-elle indiqué hier à  Horizons en marge de sa conférence de presse, tenue au siège de son ambassade.Serait-il possible d'avoir un bref aperçu de votre parcours 'Aloisia Wörgetter : J'ai commencé ma carrière diplomatique au Nigeria, puis j'ai représenté mon pays au niveau de l'ONU à  New York en développement durable, ensuite à  Londres et enfin, en Afrique du Sud. Voilà que je suis en poste à  Alger depuis une année, soit le 27 juillet 2010.Où en sont les relations entre l'Autriche et l'Algérie ' A mon arrivée en Algérie, j'ai eu une série de rencontres avec différents membres du gouvernement algérien ainsi qu'avec le Premier magistrat du pays. Tous ont exprimé leur volonté de travailler ensemble pour fortifier les relations amicales entre les deux pays. Ils ont tous dit qu'ils désirent travailler avec nous chacun dans son domaine. A titre indicatif, dans le domaine religieux, avec le ministre algérien, nous nous sommes mis d'accord pour faire venir en Autriche des imams durant le ramadhan. Il faut dire que l'Autriche s'intéresse beaucoup au dialogue entre les civilisations. Avec le ministre de l'Industrie, nous avons convenu de ramener des firmes autrichiennes à  l'image de Va Tech Wabag qui est déjà présente en Algérie. Dans le domaine de l'environnement, nous avons discuté d'éventuels partenariats, pas seulement avec le secteur privé, mais aussi avec le public. Par ailleurs, la wilaya d'Alger compte lancer un partenariat avec la ville de Vienne. D'ailleurs, dans ce sens, nous allons semer des graines végétales autrichiennes au Jardin d'Essai pour mettre en place un carré autrichien. Les relations entre l'Algérie et l'Autriche sont amicales et ne datent pas d'hier.Comment voyez-vous la coopération économique entre les deux pays à l'avenir 'Ma mission en Algérie est aussi d'inciter la présence algérienne en Autriche. Il s'agit aussi de la pénétration d'autres produits algériens hors hydrocarbures et que les exportations algériennes vers mon pays ne se limitent pas au pétrole. Nous sommes un petit pays porté sur les produits bio et naturels. Nous sommes en train d'analyser le miel de Cherchar dans la wilaya de Khenchela avec l'objectif de vendre ce produit algérien en Autriche, ainsi que les tapis de cette région. Au siège de la résidence autrichienne, nous organiserons le 1er janvier prochain une grande exposition de ce miel et avec le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, nous développons une mission économique pour présenter des produits artisanaux en Autriche et les vendre. Les Autrichiens apprécient les produits fabriqués manuellement dans les régions rurales réalisés par les paysans pour leur qualité supérieure. En Algérie, il existe encore ces produits très recherchés par les Autrichiens qui ne sont pas concurrencés. Par ailleurs, le ministre de l'Habitat, M. Moussa, nous a invité pour trouver un moyen d'augmenter la collaboration. Nous sommes en train de finaliser le dossier sur l'habitat et l'urbanisme avant de le lui envoyer. Il s'agit de projets portant sur l'utilisation du PVC, du bois, du préfabriqué, sur l'aménagement des bâtiments et l'ouverture d'un bureau d'études en planification et de génie civil. Le 29 septembre, nous invitons à  une journée portes ouvertes sur la technologie autrichienne dans l'énergie solaire. Quelle appréciation faites-vous des mesures économiques mises dernièrement en place par le gouvernement algérien 'Chaque entreprise cherche une stabilité des règles juridiques. Il est difficile pour des étrangers de s'adapter aux changements fréquents dans le domaine de l'investissement. L'Algérie a des possibilités. C'est un marché très intéressant. Nous tentons d'expliquer ces règles aux hommes d'affaire autrichiens pour les inciter à  investir en Algérie. Nous les invitons aussi à  se déplacer pour les mettre en contact avec leurs homologues en Algérie et discuter avec eux sur les aspects pratiques. La Chambre de commerce autrichienne est représentée en Algérie en la personne de Mme Straka (conseillère commerciale à  l'ambassade). L'année passée, nous avons rencontré le président du FCE (Forum des chefs d'entreprise) et nous sommes très proche de la CACI.Où en est le projet de rénovation de la ville d'Alger 'Des contacts existent entre la wilaya d'Alger et la ville de Vienne par le biais de notre ambassade et le ministère algérien des Affaires étrangères. Les autorités de la ville de Vienne ont proposé au wali d'Alger une visite sur place et l'envoi d'une équipe d'experts algériens pour s'informer sur les capacités des Autrichiens dans l'assainissement des déchets, dans la rénovation des bâtiments, dans la restructuration des anciens quartiers urbains, la coopération entre les parcs et l'échange entre les parcs zoologiques. Chaque jour, une nouvelle proposition se présente et que je négocie avec mes autorités. L'invitation a été envoyée à  Monsieur le wali, nous attendons sa réponse après le ramadhan. Nous insistons sur une délégation pour réaliser des projets concrets ensemble, pas seulement protocolaire. On nous a expliqué quelle est la situation du patrimoine immobilier d'Alger. Donc, à  Vienne, on est en train d'étudier, à  partir des informations disponibles sur Internet, les besoins des Algériens en la matière. De voir les textes législatifs en rapport avec les lois relatives à  la propriété, car pour rénover des immeubles sur une grande rue comme Didouche-Mourad, il faut connaître les droits et les devoirs du propriétaire et du locataire et du co-propriétaire. Il faudra étudier différents aspects de la vie dans la cité et les changements des habitudes des habitants, comme le projet sur les déchets ménagers à  la cité Malki, dans la commune de Ben Aknoun, où il faudra impliquer tous les acteurs.Qu'est-ce qui se fait sur le plan culturel entre les deux pays 'Nous travaillons avec la ministre de la Culture sur plusieurs projets, mais nous n'avons pas encore signé d'accord. La ministre a été d'accord pour notre participation à  la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique». C'est cette occasion qui a permis à  une chanteuse dans une chorale algérienne de gagner le prix de la musique baroque. Elle va étudier en Autriche pour devenir la première diva d'opéra arabophone. Il est prévu de développer aussi un mélange entre la musique andalouse et la musique traditionnelle autrichienne, car elles ont les mêmes racines datant des 11e et 12e siècles. Nous préparons aussi une semaine autrichienne qui aura lieu juste avant le 26 octobre, date de notre fête nationale. Les Algériens n'ont pas seulement des liens avec le monde arabe, ils ont aussi des liens avec les Européens.Les Autrichiens sont en contact avec la société civile. Y a-t-il des projets en perspective 'Il existe des associations qui ont des relations en Algérie dans le cadre de l'aide aux réfugiés sahraouis. En ce moment, il y a 12 enfants qui passent leurs vacances en Autriche. L'association SOS Village enfants, installée en Algérie, voudrait devenir une association algérienne avec les nouvelles lois sur les associations. Il existe aussi un think tank politique qui recherche un partenaire en Algérie.


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