Entretien avec Abderahmane Mehdaoui (ancien sélectionneur national) : «Jouer la prudence'»

Sur quel aspect faut-il, selon vous, axer la préparation pour cette rencontre au sommet'Je pense que le staff technique de l’équipe nationale a bien géré cette phase avec un regroupement d’environ une semaine avant la rencontre. C’est un stage non compétitif où il n’y a pas de match amical ou de préparation physique intense. Le travail, dans ce genre de regroupement, est axé sur l’aspect technico-tactique, avec beaucoup d’ateliers et d’exercices appropriés à la stratégie choisie le jour du match. On opte en général pour des six, aussi, pour évacuer la pression et stimuler les sensations de jeu et créer une bonne ambiance dans le groupe. Il y a par ailleurs, un travail à faire sur le plan psychologique. Il faut beaucoup communiquer avec les joueurs pour les mettre en condition et les préparer pour ce match qui ne sera pas facile à gérer.   Comment aborder cette rencontre, selon vous 'Il faut entamer la rencontre avec l’idée de préserver l’acquis. Nous avons un avantage de deux buts qui n’est pas négligeable. C’est fondamental. La pression sera beaucoup plus du côté égyptien, où il faudra faire le jeu et prendre des risques. La prudence et la vigilance doivent régner tout au long de cette partie. Il ne faut pas hésiter à faire l’effort et se surpasser, même. Avoir la force mentale pour tenir tête à l’adversaire.Quelle sera la meilleure stratégie de jeu à adopter 'L’enjeu est tellement important, qu’on ne peut pas se permettre de prendre de risque. Adopter un schéma et une stratégie de jeu de prudence. Nous avons un avantage précieux a préserver. Insister sur le fait que les joueurs doivent impérativement respecter les postes et surtout les missions que le staff technique leur donne. Il faut être présent physiquement et s’imposer dans les duels. Conserver le ballon, aussi. Sur un plan défensif, il faut bien choisir la zone de récupération. Dans la mesure où nous disposons d’un milieu de terrain technique surtout qui n’est pas fort dans la récupération, je pense qu’il faut s’appuyer sur notre défense solide pour récupérer la balle un peu bas dans notre surface, à environ une trentaine de tuétres de notre cage. Pour ce qui est de l’aspect offensif, user de notre jeu, qui se distingue par la rapidité, et favoriser le jeu de contres. Il faut aussi, exploiter les balles arrêtées qui font notre force.Que faut-il redouter 'La force des Egyptiens c’est le jeu collectif. Ils savent garder la balle et la faire circuler convenablement. Ils ont deux accélérateurs de jeu, à savoir Ahmed Hassan et Aboutrika, qu’il faudra surveiller de près.Ce sont deux joueurs capables de débloquer n’importe quelle situation. Il faut aussi, bloquer le latéral droit et faire attention aux centres aériens au premier poteau. Les blessures en cascades des joueurs inquiètent. Pensez-vous  que cela risque de diminuer l’équipe nationale dans un match aussi important 'Vous savez, ce sont là les aléas auxquels un entraîneur doit en permanence faire face. S’il s’agit de cinq ou six titulaires, c’est clair que le problème se pose de manière sérieuse. Mais dans notre cas, Il s’agit de deux éléments, en l’occurrence de Bouguerra et Yahia, Ziani étant rétabli. Saadane a forcement des solutions de rechange. Il dispose d’un effectif riche en terme de qualité et de quantité. Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter. Nos chances de qualification'Elles sont, en tous les cas, supérieurs à celle de l’Egypte. Sur les cinq résultats possibles, trois sont en notre faveur. Une victoire, un match nul ou une défaite par un but d’écart nous qualifient. Pour aller en Afrique du Sud, l’Egypte n’a pas d’autre choix que s’imposer par plus de deux buts d’écart.Un succès des Pharaons avec seulement deux buts d’écart,  donnera aux deux sélections l’occation de disputer un match d’appui. Je reste, par ailleurs, confiant dans la mesure où nous disposons d’un effectif riche qui nous permet d’aligner à chaque fois onze éléments excellents, de niveau international. C’est aussi un groupe qui est en progression permanente. D’un match à l’autre, les lacunes relatives à la cohésion sont réglées. Pour garder cette dynamique, il faut absolument aller au mondial.