Algérie

Entreprises publiques



Les premières privatisations annoncées Le coup, non encore annoncé et soigneusement préparé depuis longtemps, est parti sans prévenir. L?Etat est en passe de céder, en une seule journée, le groupe TPL (transformation de l?acier), toutes les EMB (emballage) et les deux tuberies de Ghardaïa et d?Annaba. La rencontre attendue incessamment entre le patron indien du groupe classé numéro 1 mondial de l?acier, propriétaire de l?ISPAT, qui a racheté le complexe sidérurgique d?El Hadjar, et le président de la République devrait tout précipiter. Elle devrait ainsi entériner ce qui constituait déjà un premier bouleversement pour les salariés de ces groupes : la vente de gré à gré à ISPAT, leur fournisseur en matière première, de tout ce panel d?entreprises publiques. La mécanique financière de cette privatisation devrait être ainsi en route dès la conclusion de l?accord d?El Mouradia. La donne syndicale Pour leur part, les syndicats craignent surtout les suppressions d?emplois dans les entreprises. C?est le cas notamment du groupe TPL (ex-fonderie ACILOR créée dans les années 1950). Le groupe possède sept filiales gérées par la SGP Transolb. Il s?agit de Trefilor (Oran), Trefisig (Sig), Sotrefit (Tiaret), Trefal et Semcor (Alger), Trefisoud (El Eulma) et Trefilest (Annaba). L?information a pris de court administrateurs, salariés, fonctionnaires et surtout les syndicats. Ces derniers sont hostiles à la privatisation. « C?est une vraie déflagration », commente d?emblée le coordinateur des syndicats, M. Bennedjima, qui nous recevait, hier, dans son bureau. Ce dernier lâche alors le morceau : « Non à la privatisation dictée d?en haut. La privatisation c?est la transparence. » Les syndicats s?opposent ainsi à toutes formes de privatisation sans la participation du partenaire social. « Nous ne voulons pas d?une cession qui se fera sur le dos des 1 500 travailleurs. D?autant plus que le groupe est viable. Le groupe c?est 100 tonnes d?acier qui sont produites chaque année, six sur sept filiales certifiées ISO et des investissements qui se font régulièrement avec les fonds propres du groupe. Nous sommes pour l?ouverture du capital à un groupe solide et ayant un savoir-faire. Mais le groupe doit garder la majorité des actions », soutient alors M. Bennedjima. Notre interlocuteur voit dans la « brutalité » de ce procédé de cession « une décision totalement en phase avec des choix politiques et libéraux. » M. Bennedjima s?interroge alors pourquoi vendre un groupe qui a un chiffre d?affaires tournant autour de 4 millions de dinars et qui réalise un bénéfice de 20 milliards de centimes annuellement. »


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