Algérie

Entreprises et professionnels se rejettent la responsabilité



A croire que les mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009 (LFC 2009), notamment celles concernant le crédit documentaire qui continue de susciter la colère des chefs d'entreprise, constitue actuellement le principal souci de ces derniers.
C'est en tous cas ce qu'affirment certains d'entre eux quand ils sont interrogés sur le sujet. Habib Yousfi, président de la Confédération générale des entrepreneurs algériens, nous a déclaré à  ce sujet :  «En 2010, nous avions d'autres priorités plus importantes que celle de la mise en place du SCF: la LFC 2009, la loi de finances 2010, le credoc, les recommandations des commissions qui n'ont pas été prises en compte pour solutionner les problèmes qui en ont découlé, etc. Nous étions plus préoccupés par la survie de nos entreprises», admet-il. Dans ces conditions, très peu d'actions ont été entreprises pour s'adapter au nouveau système. La formation qui constitue la partie essentielle dans cette démarche a d'ailleurs fait défaut. Si certains chefs d'entreprise la jugent trop chère, ce n'est pourtant pas, selon eux, la principale raison qui fait que beaucoup d'entreprises ne l'ont pas fait ou l'ont entamé sans l'achever. M. Yousfi explique à  ce sujet : «Nous avions lancé une formation, mais malheureusement, elle n'est pas allée au bout parce que les experts-comptables censés la prodiguer ont une perception différente de la manière dont l'application de ce plan doit se faire. Il y a beaucoup de divergences sur ce point.» Incompréhensions et divergences Une divergence confirmée par certains professionnels qui reconnaissent que le plan n'est pas encore complètement assimilé par tout le monde et pas de la même façon. D'ailleurs, même au niveau de certains cabinets d'expertise comptable, «les formations nécessaires n'ont pas été prodiguées à  tous éléments exerçant la profession», nous dit-on. On reconnaît même qu'on «continue à  fonctionner selon le PCN de 1975». D'ailleurs, explique-t-on encore, «les services des impôts exigent pour l'exercice 2010 des bilans comptables établis selon le PCN qui seront transposés selon le SCF, car la mise en place du nouveau système n'est pas achevée et la lecture du SCF n'est pas encore totalement comprise par les agents chargés de l'appliquer». Le problème qui existe, selon un expert- comptable opérant sur la place d'Alger n'est pas «tant le changement des techniques comptables, car cela ne demande pas vraiment d'efforts. Il suffit d'un simple logiciel. Le plus difficile c'est de changer la nature du  raisonnement comptable».Désormais, «c'est une comptabilité qui va impliquer tous les services d'une entreprise dans l'élaboration des états financiers, alors qu'avant la comptabilité était l'affaire du comptable seulement». Selon lui, «il y a un manque de volonté de la part des entreprises, c'est pour cela que la mise en place a pris beaucoup de temps. D'ailleurs, après le report de 2009 à  2010, beaucoup pensaient que sa mise en œuvre sera encore une fois retardée et c'est d'ailleurs pour cela que rien n'a été entrepris au niveau de la formation».
C'est un groupe de travail mixte algéro-français composé de représentants du Conseil national de la comptabilité, experts-comptables algériens et des représentants de l'Organisation d'experts -comptables et de Conseil national des commissaires aux comptes français dans le cadre d'un programme financé par la Banque mondiale, qui a abouti en 2001 à  l'élaboration du SCF. Il a été promulgué 6 ans plus tard dans le cadre de la loi 07-11 de novembre 2007. Il consiste surtout en la mutation des règles comptables appliquées depuis 1975 vers les normes IFRS élaborées par le Bureau des standards comptables internationaux qui sont un gage de transparence et de clarté. Pour l'Algérie, la mise en œuvre du SCF vise donc à  amener les entreprises vers plus de transparence dans la gestion et la communication de leurs comptes financiers et comptables, mais pas uniquement.
D'après certains experts, l'adoption des normes IFRS permet d'avoir un label d'ouverture économique et d'avoir sa place dans la communauté internationale qui encourage la mondialisation.                                     
 


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