Le Forum des chefs d'entreprise (FCE), qui entend se replacer en tant qu'interlocuteur des pouvoirs publics, a réitéré au nouveau gouvernement son souhait de voir une série de mesures d'urgence prises en faveur des entreprises, dont des milliers sont en grande difficulté, dans le sillage de la crise qui a secoué tous les secteurs.Dans un document intitulé «Mesures d'urgence pour la sauvegarde des entreprises et la promotion de nouvelles activités», le Forum, qui avait déjà fait parvenir ses doléances au précédent gouvernement, interpelle à nouveau le gouvernement Djerad sur la nécessité de prendre, notamment, des décisions en faveur de la relance des activités des entreprises.
Il est nécessaire, selon le Forum, d'ébaucher des mesures pour atténuer les effets de la note de l'Association professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF) en matière des intrants industriels, ainsi que des mesures en vue de la promotion des exportations. Mettant en exergue les effets désastreux de la forte dégradation des grands indicateurs macro-économiques, le Forum estime que les entreprises sont actuellement confrontées à de fortes pressions financières.
Il préconise d'?uvrer à remettre les entreprises en situation d'activité en axant sur «un rééchelonnement de leurs dettes à court et moyen termes et instruire les banques pour leur accorder des facilités dans le cadre du financement de l'exploitation». Le Forum insiste, par ailleurs, sur le règlement du problème du foncier industriel «en repensant notamment les coûts liés aux droits de concession» qui demeurent, selon le Forum, «prohibitifs», et mettre en ?uvre «un mécanisme approprié afin de réserver des zones d'activité pour les jeunes chefs d'entreprise».
Le Forum plaide aussi pour l'accès des entreprises aux marchés publics. Il s'agit, selon lui, de «privilégier l'entreprise algérienne dans la commande publique, ce qui permettra de consolider du tissu des entreprises et de limiter le transfert de devises».
A propos de la note de l'Association professionnelle des banques et des établissements financiers (ABEF) annonçant des nouvelles mesures décidées par les pouvoirs publics portant sur l'importation des produits de téléphone et électroménagers en CKD/SKD, et sa généralisation à l'ensemble des autres activités dans une seconde phase, le Forum estime que «l'analyse coûts-avantages montre que la substitution du paiement cash des importations des kits SKD-CKD par un paiement différé de neuf mois, comporte plusieurs risques qui impactent toutes les activités économiques et la filière électronique, et électroménager en particulier», Il s'agit par exemple, selon le Forum, de «l'impossibilité d'obtenir des crédits fournisseurs de 9 à 12 mois, ce qui risque de compromettre les livraisons des commandes engagées, et conduira à l'arrêt des activités». Une pénurie des produits concernés, et en conséquence une hausse des prix n'est pas à exclure, avertit le Forum des chefs d'entreprise.
Par ailleurs, «l'exigence de l'utilisation exclusive de l'Incoterm FOB réduira significativement le pouvoir de négociation des opérateurs algériens avec leurs partenaires étrangers», note encore le Forum des chefs d'entreprise dans un rapport adressé au gouvernement.
Posté Le : 14/01/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Zhor Hadjam
Source : www.elwatan.com