Une vingtaine de jeunes, ayant souscrit aux formules ANSEJ, ANGEM et CNAC, se sont rencontrés au siège de l'UGCAA mardi pour débattre de leurs problèmes et des voies et moyens à même d'atténuer les appréhensions et les incompréhensions mais aussi pour soulever les problèmes à l'aune de décisions importantes annoncées par le gouvernement avant-hier soir. Rencontre que l'UGCAA, par la voix de son président Nourredine Boutheldja, voudrait voir se renouveler pour canaliser ces énergies et les accompagner pour les soustraire aux affres de la bureaucratie. «Notre présence ici, réunis que nous sommes sous l'égide de l'UGCAA, est induite par les nombreux blocages administratifs et d'institutions bancaires», lance d'un ton déçu Khelifi Mohkhtar.
«Ayant formulé le vœu de créer un cybercafé depuis 2009, mon dossier continue de traîner sous les méandres de la bureaucratie et, alors qu'on m'a promis 64 millions de centimes, j'ai déjà dépensé 30 millions pour aménager le local, payer le loyer sans compter les frais divers à verser aux notaires, huissiers et autres personnes à différents niveaux, ce qui nous coûte la prunelle des yeux». Khaldia, ingénieur en nutrition, peine à monter sa mini-laiterie du fait de l'imposition du fournisseur par l'ANSEJ. «Pour, dit-elle, décrocher l'agrément à l'exercice d'une activité, cela vous prend des mois à valser à travers huit commissions».
Clientélisme
D'autres, à l'exemple de S. Farid, Benamara, Dibouche, Djellouli, Chenaf convergent tous vers le même dénominateur commun : «Les formalités sont complexes, longues et les fiches techniques proposées sont toujours remises en cause et réduites pour la plupart à un financement en deçà des besoins exprimés». Le cas de Dibouche mérite l'attention. Ce jeune coffreur diplômé, qui voudrait monter sa petite entreprise en bâtiment, s'est vu plafonner le crédit à 120 millions alors que tout entrepreneur qui se respecte sait qu'il faudrait au moins 4 à 5 millions de dinars pour s'acheter un minimum de matériel. D'ailleurs, las d'être fourvoyé dans les dédales d'une bureaucratie étouffante, Dibouche a même voulu se reconvertir en éleveur.
«Je leur ai dit donnez-moi huit vaches et laisser-moi travailler», soulevant un fou rire parmi ses pairs. Egrener tous les problèmes, parfois dans les moindres détails, reste un exercice fastidieux. Et, comme l'a suggéré cet autre concitoyen, Ahcène, venu apporter son concours aux jeunes «l'Algérie a pondu les meilleures lois du monde, l'essentiel est qu'il ne faudrait pas perdre cette sève nourricière qu'est la jeunesse». Son espoir devra àªtre accompagné et non détruit sur l'autel du sacro-saint principe de la bureaucratie, du favoritisme et du clientélisme tant les exemples sont légions.                                                 Â
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Posté Le : 24/02/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Fawzi Amellal
Source : www.elwatan.com