Algérie

Entreposés dans les ex-locaux d'Asmidal depuis sept ans : Des fûts toxiques menacent les habitants de Haï Dhaya



Le problème des fûts toxiques entreposés depuis plus de sept ans au niveau des ex-locaux d'Asmidal situés à Haï Dhaya (ex-Petit Lac) n'a toujours pas été résolu. C'est dans ce contexte que les habitants du quartier, par le biais de leur mouvement associatif, tentent pour la énième fois d'attirer l'attention des responsables locaux sur le danger qui guette les habitants mitoyens à ce site. Un appel pressant a été adressé au wali d'Oran pour intervenir et obliger les services concernés à procéder à la délocalisation de ces fûts.
Selon des représentants de l'association "Chougrani", et des habitants du quartier qui se sont déplacés au siège de notre rédaction, cinq conteneurs contenant plus de 100 fûts de produits chimiques, notamment des pesticides et autres produits phytosanitaires périmés, sont stockés depuis plus de sept années dans des conditions très déplorables au niveau de ces locaux, situés en plein c'ur du quartier. Ces derniers signalent que les fûts corrodés laissent échapper des coulées de pesticides. Nos interlocuteurs indiquent que les habitants et leurs représentants n'ont cessé, depuis 2004, date du transfert de ces produits vers Asmidal, de lancer des appels en direction des services concernés, mais jusqu'à présent rien n'a été fait.
"Comme chaque année, lors des grandes chaleurs de l'été, les habitants ont souffert le martyre a cause des odeurs nauséabondes. Durant toute la saison estivale, le quartier était plongé dans un climat irrespirable fait d'odeurs nauséabondes et suffocantes", affirme un membre de l'association. Selon ce dernier, l'association qui suit ce dossier depuis le début, les fûts ont été touchés par la corrosion et les produis chimiques s'infiltrent directement dans le sol. "Outre le problème des odeurs, il y a un risque de contamination de la nappe phréatique", indique le même interlocuteur, qui souligne en passant que ces produits peuvent aussi endommager les canalisations d'eau potable. "Dans le quartier, de nombreux habitants utilisent l'eau des puits pour les besoins domestiques et même dans certains cas pour la consommation. Tant qu'il n'y a pas eu de prélèvement et d'analyse d'échantillons d'eau par les services concernés, nos craintes persisteront", affirme un habitant mitoyen au site d'entreposage. Ce dernier rappelle que les habitants du quartier gardent toujours en mémoire la catastrophe évitée de justesse à Haï El-Emir Abdelkader (ex-St-Rémy), à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, où étaient initialement stockés ces produits. Des prélèvements effectués à l'époque avaient révélé que la nappe phréatique a été contaminée. D'ailleurs, c'est à partir de ce constat et suite aux pressions des autorités et des citoyens de cette localité et de la commune de Sidi Chami qu'il a été décidé de transférer ces produis nocifs vers Oran et plus précisément vers un site qui offre les conditions adéquates de stockage. A St-Rémy, les fûts étaient déjà stockés depuis plusieurs années au niveau des locaux de l'Office national d'approvisionnement en produits agricoles (ONAPSA) dans des conditions catastrophiques, sans aucune mesure de sécurité, à quelques mètres des habitations. Sous l'effet des composants chimiques, une grande partie des fûts a été endommagée et une quantité importante des pesticides périmés s'est déversée sur le sol infiltrant la nappe phréatique. Depuis le transfert de ces produits, le nombre d'asthmatiques ne cesse d'augmenter au niveau du quartier.
L'ex-directeur de l'Environnement, auquel l'association avait transmis un dossier complet sur la situation, avait indiqué que la direction avait hérité d'un passif environnementale, et que le problème du stockage des produits chimiques nocifs était un problème national. "L'ex-directeur nous avait annoncé qu'au niveau du ministère, il a été décidé d'un programme national pour la prise en charge du dossier des produits chimiques périmés stockés un peu partout à travers le territoire national et le problème de Haï Dhaya sera pris en charge dans le cadre de ce programme. Depuis, nous n'avons rien vu venir", signale un membre de l'association.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)