Algérie

Entrée en vigueur du paiement des tarifs de référence du médicament original


Favoriser le générique, mais à quel prix ? L’entrée en vigueur, depuis le 2 octobre, des nouvelles mesures liées au payement des tarifs de référence de remboursement des médicaments pour les personnes possédant le livret du tiers payant a provoqué un choc chez les malades chroniques assurés à 100%. Cette catégorie de personnes atteintes de maladies chroniques jouissait du droit de remboursement total des médicaments par la Caisse nationale de sécurité sociale. «On était exonérés de tout frais d’achat de médicaments, mais avec l’entrée en vigueur du payement du tarif de référence, nous sommes obligés de nous acquitter des droits de ces tarifs pour les médicaments figurant sur la liste établie par le ministère du Travail et de la Sécurité sociale», s’est plaint un vieil homme atteint de plusieurs maladies chroniques et assuré à 100%. Selon un pharmacien, «la liste comprend 200 médicaments dont la majorité est produite par des laboratoires français. Le payement des tarifs de référence concerne essentiellement le médicament original dont le générique existe sur le marché national». Ainsi, les malades qui se présentent chez un pharmacien, munis d’une ordonnance établie par leur médecin traitant, sont obligés de payer le surplus par rapport aux tarifs de référence des médicaments originaux portés sur l’ordonnance et qui ont leur générique sur le marché. Le coût de ces tarifs constitue souvent la différence à payer entre le prix du médicament original et celui du générique. A titre d’exemple, pour le médicament «Effelgant», le tarif de référence à payer est estimé à 70 DA l’unité, pour le médicament «Amaral», destiné aux diabétiques, la différence à payer avoisine les 800 DA, et pour d’autres médicaments la différence dont un patient doit s’acquitter peut aller jusqu’à 5.000 DA, nous révèle un pharmacien. Les frais induits par ces nouvelles mesures sur le budget familial des malades chroniques assurés pousseront certainement ces derniers à demander à leurs médecins traitants de leur prescrire les médicaments génériques malgré la remise en cause de l’efficacité de certains médicaments génériques par des médecins qui ont manifesté, pour certains d’entre eux, leur opposition à ce nouveau système en différentes occasions. En tout état de cause, si la mesure risque d’avoir un effet positif sur la «santé de la sécu», en sera-t-il de même pour la santé des millions de malades chronique, surtout pour les plus démunis d’entre eux ? Rien n’est, en effet, moins sûr. S. Amel
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