Algérie

Entrée en lice



El Masrah El Jadid, l'Association des Issers (w. de Boumerdès), l'unique troupe en compétition parmi les théâtres étatiques, est entrée en lice vendredi avec un spectacle au titre pour le moins détonant : Hmar walaw tar.Il revisite Tbib men ghir enfou, une adaptation très libre du Malade imaginaire, de Molière par Bachetarzi et réécrite tout aussi librement par Youcef Taouint. Fatima, une épouse maltraitée, se venge de son conjoint en le faisant passer pour un médecin auprès d'agents du roi qui en cherchent un pour soigner la princesse.
Elle indique qu'il convient de le rosser pour qu'il admette qu'il est praticien. La mise en scène, signée par Abdelghani Chentouf, renvoie avec efficacité le spectateur dans un univers de fantaisie.
Le TR Skikda, qui a remporté le Grand prix de la dernière édition, participe cette année avec Le malade n°0, une pièce du Libanais Hicham Zineddine.
Sa mise en scène est assurée par Chahinez Nagouache, qui s'est illustrée, il y a peu d'années, par une remarquable mise en scène de Nissa el madina, d'après Les dames de Windsor, de Shakespeare. Le malade n°0 déroule son intrigue dans un hôpital psychiatrique.
L'un des internés est un artiste et intellectuel qui a fait du théâtre une arme de combat politique. Pour corser l'histoire, ce n'est pas un quelconque pouvoir occulte qui l'a fait interner pour subversion, mais un ami qui a porté avec lui le même sacerdoce militant, sauf que cet ami, à la longue, est revenu de son utopie.
Toute la charge dramatique de la pièce réside dans la résilience chez l'un par rapport à ses idéaux de jeunesse qui a pris à sa charge les frais d'internement de son ami, lui qui est installé au pays de l'Oncle Sam.
Le malade n°0, croisant d'autres «aliénés» internés, ne veut pas croire qu'il fait fausse route, bien que par certains aspects ils lui font ainsi la démonstration de son échec. A travers sa scénographie épurée et suggestive, Chahinez renforce la désespérance.
La tonalité froide des lumières est dans le lugubre. La seule faiblesse réside dans la mise en bouche de la fosha. Dans les dialogues où les réparties fusent, les comédiens sont à l'aise, les couleurs, les nuances dans la voix sont présentes, mais dès qu'il y a soliloque, la monotonie s'invite.


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