Algérie

Entre volonté affirmée et méfiance larvée



Entre volonté affirmée et méfiance larvée
Derrière le sourire et la bonne volonté affichés par les belligérants se profilent toute la complexité de la crise malienne et la difficulté de parvenir à un accord durable.Le processus d'Alger, entamé depuis juillet passé, s'annonce long et sinueux. Les propos du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui parraine la médiation du dialogue intermalien, résument bien cette atmosphère qui tangue entre optimisme béat et réalité complexifiée. Lors de son intervention, hier, au troisième round des négociations qui s'est ouvert hier à Alger, le chef de la diplomatie algérienne n'a pas dissimulé son inquiétude : «Nous avons exprimé un sentiment proche de l'angoisse quant à la dichotomie entre la bonne volonté exprimée tout au long de ce processus et la dégradation chronique de la situation sécuritaire sur le terrain.»Lamamra, qui s'est personnellement impliqué dans les négociations intermaliennes, relève dans son discours que «le retour des activités terroristes dans la région (nord du Mali) a lieu au fur à mesure que des pas importants sont fait dans le sens du succès du processus d'Alger», accusant ainsi les groupes djihadistes de vouloir torpiller le dialogue entre le gouvernement malien et les groupes touareg du Nord.De son côté, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, semble également mesurer la gravité de la situation lorsqu'il convie «toutes les parties» à parvenir à une signature «le plus vite possible» d'un accord de paix. «Il est urgent de répondre à une situation en se donnant la main et travailler ensemble.» Le représentant du gouvernement malien a affirmé «l'engagement et la détermination» de l'Etat du Mali à «tout mettre en ?uvre pour ramener cette paix que tout le peuple malien, de toutes confessions et de toutes origines géographiques ou ethniques, attend aujourd'hui».A ces inquiétudes s'ajoutent les appréhensions des mouvements de l'Azawad, qui brandissent un texte dans lequel ils mentionnent toute une série de failles qui plombent le processus de négociation. En affirmant leur volonté de travailler à une solution définitive à un conflit qui dure depuis des années, les différents mouvements du Nord s'interrogent sur la capacité de la communauté internationale à faire respecter des accords et lui demandent explicitement des clarifications : «De quelle autorité dispose la communauté internationale pour imposer équitablement le respect des dispositions convenues entre les deux parties en belligérance '»Dans leur interpellation, ils se demandent également si la paix pourra triompher «si un terrorisme d'Etat s'exerce impitoyablement contre les populations civiles de l'Azawad. Si les arrestations arbitraires de personnalités ?uvrant pour la paix s'effectuent sans hésitation comme ce fut le cas de Mohamed Zeyni Aguissa Maïg, fin septembre 2014». Des accusations qui renseignent sur l'ambiance tendue entre Bamako et les mouvements du Nord. Mais aussi et surtout sur le climat de méfiance qui mine les négociations d'Alger.




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