Algérie

Entre utopie, réalité et défi



Entre utopie, réalité et défi
Depuis l'antiquité, l'être humain cherche à améliorer ses conditions de vie dans l'habitation en matière de sécurité, d'économie et de confort, intégrant souvent la notion d'économie d'énergie et son utilisation d'une manière rationnelle.La fin du XIX eme siècle a vu l'invention du moteur à explosion et son élargissement dans l'usage courant (transport, industrie etc..), qui permet à la production des hydrocarbures de connaitre un immense développement. Cependant, vers la deuxième moitié du XX eme siècle, les chocs pétroliers ainsi que pour des considérations géostratégiques d'un côté et l'apparition d'une forme de conscience environnementale mondiale de l'autre, le tout conjugué au non pérennité de ce produit, ont amené les grands consommateurs et aussi les producteurs à se pencher sur la politique d'économie d'énergie, et à même d'en rationaliser l'usage.Cependant, le bâtiment est l'un des secteurs les plus voraces en énergie et par son étendue géographique et social, il est celui ou il y a plus d'acteurs concernés (Etat, maîtres d'?uvre, maîtres d'ouvrage, consommateur et producteurs de matériaux), d'où la notion de construction durable à vu naissance, et apparaît la politique d'économie d'énergie. Ce type de constructions nécessite le recours à des matériaux, tel que la pierre, la brique de terre cuite, le chanvre, la paille ? etc.Cela étant, la construction durable englobe aussi bien la création, la restauration, rénovation que la réhabilitation d'un bâtiment en lui permettant de respecter au mieux l'écologie à chaque étape de sa réalisation et plus tard, de son utilisation (chauffage et traitement de l'air, consommation d'énergie et différents rejets?etc.) .une construction durable devrait s'intégrer donc le plus harmonieusement possible dans son milieu en utilisant le mieux des ressources peu transformées, locales, saines tout en favorisant les liens sociaux.La conception bioclimatique et la composition de ses éléments architecturaux (parois, toitures, menuiserie, équipements ?etc), lui permettront de consommer le moins possible d'énergie d'appoint, (éclairage, chauffage et climatisation). Ainsi et afin de produire une construction durable, il faudra impliquer toute la chaîne formée par les acteurs de l'acte de bâtir, de la conception, jusqu'à la période d'exploitation en passant par la réalisation, et en tenant compte des réalités sociales, culturelles et économiques de la région d'implantation de chaque projet.En Algérie, après le défi de la quantité qu'a vu les pouvoirs publics consentir beaucoup d'effort et de moyens afin de satisfaire le plus rapidement possible, une demande en logement toujours en croissance, et qui est la cause principale de ce mal qu'est «la non qualité »dans la construction qu'on déplore aujourd'hui. L'heure est maintenant à la qualité aussi bien dans la réalisation que l'exploitation qui reste la finalité de tout acte de bâtir. Ainsi, est il loisible de constater les dégâts qui ne cessent de causer à l'économie ainsi qu'à la société toutes ces habitations et cités mal conçues et mal réalisés.Budgétivores sur les plans économique et énergétique, elles sont aussi infréquentables en termes d'espaces publics et de convivialité. Leurs incidences économique, financière et sociétale sont incommensurables. La réalisation dans les normes de qualité universellement admises, sur le plan de sécurité de l'économie et du confort tout en intégrant la notion de construction durable et d'économie d'énergie dans l'habitation est devenu actuellement un défi pour la société.L'économie d'énergie dans l'habitation s'étale donc sur toute la période de construction du bâtiment ; dés que sa conception, ou le choix de la méthode, des matériaux et de la technologie sont opérés, jusqu'à la réalisation, phase cruciale, ou s'exprime la corrélation dialectique entre non qualité et non maîtrise, d'un côté, ainsi que négligence et ignorance des normes par les acteurs de l'art de bâtir (maîtres d'ouvrage, maîtres d'?uvre, entreprises et organismes de contrôle) de l'autre, pour finir avec la phase d'exploitation et d'utilisation des ouvrages réalisés.Toutes ces phases constituent des étapes clés dans le processus d'apprentissage de l'acte d'économie d'énergie dans le bâtiment. A ce sujet, et sur le registre de la conception, il y a lieu de prendre compte de la réglementation thermique en vigueur. Sur ce plan, l'Algérie s'est doté depuis un certain temps de documents techniques réglementaires (DTR) qui encadrent bien cet aspect. Ainsi en -est- il par exemple des (DTR C3-2, DTR C3-4 et DTR C3-31) édité par le Centre National d'Etude et de Recherche Intégré du Bâtiment) (CNERIB) et dédiés à la réglementation thermique qui permettra de réduire les besoins calorifiques des nouvelles habitations de l'ordre de 20 à 40 %.Lors de la Réalisation, des orientations sont donc données afin d'économiser de l'énergie, elles se distinguent en deux types ; a savoir, les travaux permettant d'effectuer des économies d'énergie directes, en effet, environ 70 % de l'énergie utilisée dans une habitation sert pour le chauffage ou la climatisation, il est donc plus qu'important de penser à une isolation de qualité de toutes les parties qui sont considérées comme des ponts thermique favorisant la déperdition de chaleur (toitures, murs, plancher, .. etc.) et la production de l'énergie renouvelable par des installations spécifiques (panneaux photovoltaïque, chauffe eau solaire, éolienne,? etc).Ainsi donc, pendant la période d'exploitation, des recommandations d'éco citoyenneté seront consignées afin d'éviter le gaspillage de l'énergie (réduire le chauffage, ne pas laisser les appareils électrique s en veilles, préférer les appareils mécaniques aux appareils électrique? etc). Ce qui a été valable pour les normes drastiques aujourd'hui largement accepté et respectées dans le génie civil notamment après le séisme de BOUMERDES, doit l'être dans le domaine énergétique.A moins d'attendre là aussi une catastrophe grandeur nature pour éveiller, par le choc, les consciences. Dans l'objectif de vulgariser la notion d'économie d'énergie, et sensibiliser tous les acteurs de l'acte de bâtir; l'Agence nationale pour la Promotion et la Rationalisation de l'Utilisation de l'Energie (APRUE) édite des bulletins spéciaux et organise des séminaires et formations dans ce sens. Ceci est certes nécessaire, mais reste insuffisant car la communication institutionnelle étant ce qu'elle est, l'information peine à s'organiser et le gros consommateur, qu'est la masse des utilisateurs quotidiens reste très loin de la réalité de ce phénomène.I l y a donc deux différents niveaux de perception de cette bulle énergétique. D'un côté l'élite évoluant dans une sorte de sphère virtuelle inaccessible au commun des utilisateurs de l'énergie, et de l'autre le consommateur qui est en dehors de la facture énergétique n'est pas tout à fait conscient des conséquences socioéconomiques et environnementales de ces habitudes consommatrices.C'est, donc, cette jonction salutaire entre l'intelligentsia sensible à la problématique et détentrice, du moins en théorie, de la solution à ce nouveau challenge des temps modernes, et qui se réduit au binôme économie d'énergie- construction durable avec les différents acteurs (concepteurs, producteurs maîtres d'ouvrage et d'autres) qu'il importe d'opérer et dans les plus brefs délais afin d'endiguer ce phénomène de gaspillage d'une quantité importante d'énergie.Ce rôle incombe en premier lieu à l'Etat principal pourvoyeur de normes exécutables et contraignante, et ensuite à l'élite d'en expliquer et vulgariser les normes par le recours et application systématique des différents textes et règlements, et en dernier, le recours à la société afin d'intégrer le réflexe et l'habitude comme finalité comportementale.Par voie de conséquence, les pouvoirs publics doivent rester soucieux de la problématique, tout en encourageant les initiatives, visant à améliorer la qualité de la construction en orientant les différents maîtres d'ouvrages vers le principe de l'efficacité énergétique dans l'habitation, comme exemple, la généralisation de la construction en maçonnerie porteuse chaînée en milieu rural et périurbain initié par le ministère de l'habitat dans certains projets pilotes, mais qui peine à se généraliser, et mettre en valeur les nouveaux procédés intégrant le principe de l'efficacité énergétiques de la construction durable.Ce qui était hier de l'utopie est aujourd'hui une réalité qui nous pousse à assumer la responsabilité qui nous incombe à relever le défi, qui est celui de réfléchir à la meilleure manière de bâtir. Cela, dans l'intérêt du citoyen, de l'économie et de l'environnement qui doit rester le patrimoine des générations futures.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)