Algérie

Entre terrorisme et enjeux politiques internes



L'attaque à l'arme automatique de l'ambassade d'Israël àNouakchott par un groupe d'individus cagoulés serait-elle l'oeuvre del'organisation terroriste Al-Qaïda dirigée par Ben Laden et Al-Zawahiri, ouplutôt une suite logique à la démarche entreprise par une opposition politiquequi a ostensiblement, ces derniers temps, marqué son hostilité à la poursuitedes relations entre Nouakchott et Tel-Aviv ?Dans un cas comme dans l'autre, rien de rassurant nes'annonce pour la Mauritanie, un des très rares pays arabo-islamiques àentretenir des relations avec Israël. Pourtant, rien de notable sur le plansécuritaire n'est intervenu dans ce pays depuis l'accord établissantofficiellement, en octobre 1999, des relations diplomatiques avec l'Etathébreu. Etant dit que l'événement sécuritaire dans ce pays a été toujoursdéconnecté de la réalité proche-orientale et notamment de ce qui se passe enPalestine.Mais une conjonction entre des intérêts qui ne procèdentpas nécessairement des mêmes motivations reste quand même suggérée par cetteattaque de l'ambassade d'Israël et peut donc révéler un cocktail détonantsusceptible de placer désormais la paix dans cette région du Maghreb en sursis.Le terrorisme, n'est-ce pas, connaît depuis quelques mois en Mauritanie unepoussée de fièvre. Particulièrement avec l'assassinat, au mois de décembredernier, de quatre touristes français. Une attaque qui a été attribuée par lesservices français à Al-Qaïda.Et c'est donc tout naturellement qu'on est tenté de placerl'attaque de l'ambassade d'Israël dans la même trajectoire. D'autant mieuxqu'Al-Qaïda a toujours porté le combat contre un Occident impie et un Etathébreu ayant confisqué la liberté d'un peuple musulman, comme un étendard. N'étaitcette audience accordée la semaine dernière par le président mauritanien,Mohammed Ould Cheikh Abdallahi, dans son palais à une délégation politique quilui a remis une demande officielle de rupture de toute relation avec Israël etla fermeture de l'ambassade à Tel-Aviv.Il est certes tout à fait loisible d'inscrire une telledémarche au centre d'enjeux politiques internes, en considérant que c'est unmoyen comme un autre pour l'opposition politique de mettre le pouvoirmauritanien en place dans une position inconfortable.Cependant, tout concourt à dire que l'attaque hier del'ambassade d'Israël se décline plutôt comme un effet d'annonce d'une situationqui risque d'être explosive. En effet, on est loin du modus operandi desterroristes d'Al-Qaïda. Et c'est justement là que réside l'éventualité del'instrumentalisation d'une telle revendication par le terrorismeinternational. Et pour cause, ce dernier peut se retrouver en terrain conquispar la grâce d'une opposition mauritanienne qui serait tentée à son tour parl'instrumentalisation des terroristes affiliés à Al-Qaïda pour faire aboutir sarevendication.Autant dire une situation inédite en Mauritanie, qui peutchanger la donne dans toute la région et qui appelle désormais un type nouveaude coopération sécuritaire entre pays maghrébins.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)