Algérie

Entre tabou et mektoub


Ce sont près de 200 cas d'erreurs médicales reconnues qui ont été recensés au niveau du conseil national de l'Ordre des médecins, et ce, pour une période de 3 ans. Le comité SOS erreurs médicales avance, quant à lui, un chiffre avoisinant les 500 affaires traitées par la justice. Des statistiques exhaustives et fiables ne sont pas disponibles, les données publiées étant évidemment bien en deçà de la réalité. Et pour cause : autrefois quasi « tabous », ce n'est que depuis quelques années que les fautes médicales sont portées devant les tribunaux. Les raisons en sont multiples. Fatalistes, les victimes estimaient ' et estiment encore pour beaucoup ' que les décès ou autres handicaps sont les fruits de la volonté divine. « C'était écrit. L'heure avait sonné. C'est le mektoub. » Intenter un procès-fleuve ou imputer cette responsabilité à un médecin ne sauraient, effectivement, rendre la vie à l'être perdu ou « réparer » le mal commis.Mais pas seulement. Car d'autres facteurs dissuadent de ce type d'actions. « Tout d'abord, les gens ne connaissent pas leurs droits. De même, ils ont peur des représailles. Ils ne se sentent pas à la hauteur, petites gens qu'els sont, pour défier "les grands" », analyse Bouguetache Réda, secrétaire rapporteur du comité SOS erreurs médicales. « D'autres par contre appréhendent les longues procédures judiciaires et n'ont pas les moyens financiers d'y faire face », ajoute M. Oualghi, porte-parole dudit comité. Et les procédures sont rendues d'autant plus problématiques et onéreuses du fait des nouveaux frais de traduction des dossiers.
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